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Le Qatar et l’Égypte sont désormais persuadés qu’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza est impossible tant que Benjamin Netanyahou restera à la tête du gouvernement israélien et compte tenu de la nomination, par le Hamas, de Yahya Sinouar à la tête de son bureau politique. Par conséquent, la guerre dite de soutien, menée à partir du Liban-Sud, se poursuivra, augmentant ainsi les risques d’une escalade à grande échelle.

Selon des sources diplomatiques arabes, la nomination de Sinouar a complètement soustrait le Hamas à l’influence qatarie en premier lieu, ainsi qu’à l’influence turque et égyptienne en second lieu, plaçant le mouvement complètement dans l’axe iranien, auquel Sinouar est fortement attaché. De plus, Sinouar est un partisan de la ligne dure dans ses décisions unilatérales, ce qui compliquera les déplacements des responsables du Hamas en dehors de la bande de Gaza et incitera la partie israélienne à durcir sa position dans toute négociation future liée au cessez-le-feu et à l’échange de prisonniers.

D’après ces sources, Doha et Le Caire sont très déçus par le rôle des États-Unis dans la région, et pour cause: les pressions exercées sur le Premier ministre israélien sont jugées largement insuffisantes pour le convaincre d’accepter un cessez-le-feu. En effet, Washington aurait dû interrompre complètement ses envois de munitions à Israël afin de le contraindre à mettre fin aux combats.

Dans ce contexte, en attendant que les pressions américaines évoluent et aboutissent aux résultats escomptés, les Palestiniens de Gaza continueront de payer le prix fort et la guerre au Liban-Sud se poursuivra sans que les efforts pour appliquer la résolution 1701 ne se concrétisent. Le Liban, de son côté, tente en vain de limiter les répercussions de cette situation en mobilisant des soutiens pour sa position, qui vise à éviter une guerre à grande échelle en insistant sur la mise en œuvre effective de la résolution 1701.

C’est d’ailleurs dans ce même contexte que s’inscrit la visite du ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib au Caire, où il a pris note du soutien de l’Égypte envers le Liban, notamment de la part du ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdel Ati. Ce dernier a promis de se rendre à Beyrouth, la date de la visite devant être déterminée en fonction des consultations tripartites impliquant le Premier ministre sortant Najib Mikati, le ministre Bou Habib et le ministre Abdel Ati.

Le ministre Bou Habib n’aurait par ailleurs pas abandonné son projet de se rendre en Jordanie après l’entretien téléphonique avec son homologue jordanien Ayman Safadi, lundi, à l’issue de sa visite à Téhéran. Les préparatifs et le calendrier de cette visite sont en cours de discussion entre MM. Mikati et Bou Habib. Selon des sources diplomatiques arabes, la Jordanie, tout en soutenant le Liban et en condamnant l’agression israélienne contre ce pays, s’efforce également de se distancier de toute escalade majeure dans la région.

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