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À la veille du renouvellement du mandat de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul), prévu le 29 août, Ici Beyrouth vous propose une rétrospective de cette force internationale régie par des résolutions onusiennes.
Le mandat de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul) devrait être renouvelé le 29 août. Il s’agit d’une procédure annuelle par laquelle le Conseil de sécurité vote la prorogation de la mission de la Finul pour une année supplémentaire, à la demande du gouvernement libanais. Ici Beyrouth fait le point sur cette force militaire internationale censée maintenir la paix au Liban-Sud.
Création de la Finul
La Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul) a été établie en 1978 à la suite d’un épisode de conflit armé avec Israël au Liban-Sud. Elle résulte de deux résolutions adoptées le même jour, le 19 mars 1978, par le Conseil de sécurité des Nations unies (CS).
Par la résolution 425, le CS demande à Israël "de cesser immédiatement son action militaire contre l’intégrité territoriale du Liban et de retirer sans délai ses forces de tout le territoire libanais". Pour ce faire, la 425 stipule également "la création immédiate d’une force intérimaire des Nations unies pour le Liban" avec trois objectifs bien définis: "confirmer le retrait des forces israéliennes, réinstaurer la paix et la sécurité internationale et aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité effective dans la région (du Liban-Sud)".
Découlant de la précédente, la résolution 426 consacre la mise en place de la Finul, cette nouvelle force appelée à opérer sous l’égide des Nations unies, "pour une durée initiale de six mois, renouvelable si nécessaire, sur décision du CS".
Les premières troupes internationales de la Finul sont arrivées dans la région le 23 mars 1978.
Dans quel contexte?
L’armée israélienne lance une invasion majeure au Liban-Sud, le 14 mars 1978, en représailles à une attaque survenue deux jours plus tôt près de Tel-Aviv, tuant plus de 30 Israéliens. Cette attaque a été revendiquée par le Fateh, groupe militaire palestinien basé au Liban-Sud, dans la région du Arkoub, le Fateh land à l’époque.
Cette zone s’était transformée en front avec l’État hébreu à la suite de l’accord du Caire conclu en 1969. Signé par le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Émile Boustany, et le président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat, cet accord avait octroyé à la résistance palestinienne le droit d’exister au Liban.
Dans ce contexte, cette attaque israélienne d’envergure, baptisée opération Litani, visait à éradiquer les bases des groupes palestiniens dans la région et à établir un cordon de sécurité à l’intérieur du territoire libanais.
Le ministre israélien de la Défense à l’époque, Ezer Weizman, avait annoncé le même jour que son pays continuerait à occuper la région jusqu’à garantir que l’OLP ne puisse plus cibler Israël.
L’invasion de l’État hébreu au Liban-Sud a impliqué près de 20.000 soldats d’infanterie, des chars, des avions de chasse et des bateaux de guerre. Se sont joints à l’armée israélienne certains groupes armés libanais dont l’Armée du Liban-Sud (ALS), avec un effectif estimé à environ 2.000 combattants.
Cette attaque a été condamnée par la communauté internationale et le gouvernement libanais a déposé une plainte officielle à ce sujet auprès du CS.
"Le Liban n’est pas responsable de la présence des bases palestiniennes dans le sud du Liban, étant donné les circonstances actuelles", avait affirmé le chef de la délégation libanaise à l’ONU, Ghassan Tuéni.
"La seule solution au problème serait de mettre fin à l’agression israélienne et de faire en sorte qu’Israël retire ses troupes du Liban afin que les autorités libanaises puissent exercer leurs fonctions", avait-il soutenu.
C’est ainsi que les résolutions 425 et 426 du CS sont venues répondre aux besoins du moment, mettant en place la Finul.
Évolution du mandat de la Finul
Le contingent de la Finul comptait, au moment de son établissement en 1978, environ 4.000 soldats, désignés par le terme "Casques bleus".
Plusieurs résolutions onusiennes ont apporté des amendements aux conditions d’exercice de la force de maintien de la paix, afin de mieux adapter son statut aux développements survenus dans la région.
À la suite des résolutions fondatrices 425 et 426, d’autres ont contribué à augmenter les effectifs de la Finul et à proroger son mandat, tout en précisant les moyens pour un meilleur accomplissement de ses missions.
Au fil des années, les Casques bleus se sont aussi engagés à fournir de l’assistance aux populations civiles par l’intermédiaire de soins médicaux, d’équipements et de services sociaux.
C’est après la guerre de juillet 2006, qui a opposé Israël au Hezbollah durant un mois, que le mandat de la Finul a été significativement renforcé, par l’adoption, le 11 août 2006, d’une nouvelle résolution, la 1701.
Le CS a principalement appelé à une cessation totale des hostilités, demandant à Israël et au Liban de s’engager pour un cessez-le-feu permanent et une solution globale à la crise.
Dans ce cadre, le Conseil a décidé que la Finul devra, en plus de l’exécution de son mandat initial, régi par les résolutions 425-426, contrôler la cessation des hostilités, accompagner et soutenir l’armée libanaise lors de son déploiement dans tout le sud, y compris le long de la Ligne bleue, à mesure qu’Israël retire ses forces armées du Liban", selon le site officiel de la Finul.
Elle devra aussi étendre ses activités à l’assistance humanitaire des civils, notamment pour faciliter le retour volontaire des personnes déplacées dans des conditions de sécurité.
En outre, un Groupe d’intervention navale composé de cinq navires a été constitué pour la première fois, en soutien à la Finul.
Zones de déploiement
Le quartier général (QG) de la Finul est situé à Naqoura.
Sa zone d’opérations s’étend de la Ligne bleue au sud, jusqu’au fleuve Litani au nord. Elle est divisée en deux secteurs, est et ouest. Cinq bataillons sont déployés dans le secteur ouest, avec un QG de secteur à Chamaa, et quatre dans le secteur est, avec un QG de secteur à Naqoura.
La Finul est également présente à l’aéroport international et au port de Beyrouth, afin de faciliter les rotations et les expéditions militaires.
