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Sur les routes, le phénomène des scooters et mobylettes roulant dans tous les sens vire de plus en plus au cauchemar, notamment à Beyrouth, sans que les autorités songent à réagir.

Pas un jour ne passe sans l’annonce d’un accident causé par un deux-roues, notamment dans la capitale. Il y a quelques mois, un plan de sécurité a été mis en œuvre pour lutter contre les vols à l’arraché et les comportements imprudents, voire dangereux, des motards. Malheureusement, il ne s’est pas inscrit dans la durée et ces derniers ont fini par constituer un vrai danger public, sans que les autorités s’en émeuvent.

Les mobylettes sont devenues de plus en plus nombreuses, slalomant entre les voitures, roulant en sens interdit ou, pire, sur les trottoirs, grillant les feux rouges au risque de provoquer des accidents. Pour les automobilistes et les piétons, ces chauffards sur deux roues sont un véritable cauchemar.

Le plus dangereux est qu’ils investissent de plus en plus des lieux réservés aux piétons, sans qu’ils n’en soient empêchés.

Trois enfants ont été ainsi renversés dans le secteur du Biel par des motocyclistes qui se sont empressés de prendre la fuite. C’est que, depuis quelque temps, les trottoirs du Biel se sont transformés en piste de course et en terrain de cross bitume, au mépris de la sécurité des promeneurs.

Les plaintes des promeneurs sont régulières. Il y a quelques jours, un casse-cou sur deux roues a projeté au sol un jeune qui faisait du jogging. Un autre a percuté un enfant qui jouait sur sa trottinette, avant de s’enfuir, laissant ce dernier blessé sur le trottoir. Une fillette a aussi été renversée dans la même zone, réservée à la marche, au jogging ou aux vélos. La petite a failli être tuée, selon sa mère.

Mais en dépit des plaintes répétées des parents, la police municipale et les forces de sécurité brillent par leur absence, laissant toute une population à la merci de ce danger ambulant.

Houna Loubnan a essayé de prendre contact avec le mohafez de Beyrouth, Marwan Abboud, qui a l’autorité légale pour ordonner la mise en œuvre des décisions relatives à la sécurité publique, mais il n’a pas réussi à le joindre.

Il y a quelques mois, M, Abboud avait pourtant réagi en envoyant une note au commandement de la police de Beyrouth au sein des Forces de sécurité intérieure (FSI), l’appelant à prendre les mesures nécessaires pour poursuivre les motards qui violent le code de la route et les empêcher notamment de rouler sur les trottoirs et de mettre ainsi en danger la vie des piétons.

Il suffit cependant de faire un tour dans la capitale pour constater qu’il n’y a jamais un agent en vue. Il fut un temps où des patrouilles des FSI installaient des barrages volants pour vérifier les papiers des motards et saisir les engins de ceux qui ne sont pas en règle. Mais cette mesure est devenue de plus en plus rare au fil des semaines.

De sources de la municipalité de Beyrouth, on confie que la police municipale est incapable de contrôler les motos pour plusieurs raisons, notamment le manque d’effectifs et le danger que représente pour les agents le fait de poursuivre les motards.

On explique aussi que conformément au règlement de la municipalité de Beyrouth, la mission de la police municipale se limite à la protection des institutions et des biens publics et à la prévention des vols, ce qui fait que les plaintes et les infractions relatives à d’autres atteintes à la sécurité publique sont signalées aux FSI qui font également face à un manque de moyens.

 

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