Un sit-in a été organisé mardi devant la Direction générale de l’enseignement technique pour protester contre la décision du gouvernement libanais d’autoriser les Syriens résidant illégalement au Liban à s’inscrire dans les instituts et écoles techniques pour l’année académique 2024-2025.

Cette décision a déclenché un tollé, certains hommes politiques dénonçant un projet suspect d’implantation des Syriens au Liban.

Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a dénoncé sur son compte X "une violation flagrante des lois et de la souveraineté libanaise". Pour lui, cette décision du gouvernement intérimaire du Premier ministre sortant, Najib Mikati, est "une menace flagrante pour l’identité libanaise".

Geagea a mis en garde contre "la récente décision 63/2024 du cabinet Mikati qui, non seulement autorise l’inscription (l’admission) de tous les étudiants syriens présents sur le territoire libanais dans les instituts techniques et les écoles officielles, quel que soit leur statut légal, mais qui ouvre également la porte aux Syriens en Syrie, en Jordanie, en Turquie et partout ailleurs dans le monde pour faire de même".

Pour le leader des FL, "c’est la blague du moment, ou plutôt le scandale du moment, et ce n’est pas fini", a-t-il prévenu.

Même son de cloche du côté du député des FL, Antoine Habchi, qui a estimé que cette décision gouvernementale "ressemble à l’accord du Caire (1969) (qui autorisait la présence de guérilleros armés de l’OLP au Liban), et la manière dont elle a été adoptée reflète la volonté d’éliminer l’existence du Liban".

M. Habchi a ainsi exhorté le Cabinet "à revenir immédiatement sur cette décision", ajoutant qu’"il est interdit d’installer des Syriens" au Liban. Il a promis que les FL "feront tout ce qui est nécessaire pour empêcher cette décision".

Le Conseil des ministres avait autorisé le ministère de l’Éducation à délivrer des certificats aux étudiants syriens ayant réussi aux examens officiels du baccalauréat technique au Liban. Cette décision a permis à la directrice de l’enseignement technique du ministère, Hanadi Berry, d’émettre une décision autorisant les étudiants syriens dépourvus de documents de résidence officiels (fournis par la Sûreté générale libanaise) à s’inscrire pour l’année scolaire 2024-2025.