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Les opérations militaires israéliennes dirigées contre le Hezbollah ont révélé de manière frappante que les services de renseignement israéliens, en particulier le Mossad, infiltrent le Hezbollah tant sur le plan humain que technologique. Sans cette infiltration, les tentatives d’assassinat et d’explosion auraient été vouées à l’échec, comme en témoigne l’assassinat du commandant militaire Fouad Chokr, l’explosion des bipeurs et des talkies-walkies piégés, ainsi que l’élimination de membres de la force Al-Radwan, dont le chef, Ibrahim Akil.

Selon un expert militaire, les Israéliens disposent désormais d’une capacité immense à collecter des informations et des données, contrairement à la situation durant la guerre de juillet 2006, où ils n’avaient que 300 cibles dans leur répertoire d’objectifs. Aujourd’hui, ils ont des milliers de cibles sur lesquelles ils peuvent agir avec rapidité et précision.

Cet expert militaire souligne que les Israéliens recueillent des informations par divers moyens, notamment grâce à des technologies d’espionnage et d’écoute, ainsi que par l’analyse de données d’images et de sons provenant de sources variées. Ils collectent également des informations sur le terrain dans l’environnement ciblé, en combinant outils techniques et ressources humaines. Ce dernier aspect a joué un rôle crucial dans l’opération impliquant les appareils de transmission piégés, nécessitant une communication directe entre un intermédiaire du Hezbollah et l’opérateur de l’engin explosif.

Les Israéliens ne se sont pas contentés de développer des méthodes et des moyens de collecte d’informations; ils ont également amélioré, grâce à la technologie et à l’intelligence artificielle, le processus d’analyse de ces données pour garantir leur précision et leur adéquation pour toute opération de renseignement envisagée. De plus, ils peuvent compenser toute lacune dans ce processus en collaborant avec des services de renseignement occidentaux.

Tous ces facteurs ont permis à Israël de réussir sa dernière opération ciblant la direction de la force Al-Radwan. Selon la logique des opérations israéliennes du Hezbollah, ce dernier aurait dû prendre des mesures strictes pour garantir la confidentialité de la réunion qui se tenait en sous-sol entre Ibrahim Akil et une dizaine de chefs militaires, tant sur le plan du lieu que du timing, surtout qu’elle avait lieu un jour après les explosions des appareils de transmission piégés. Cette réunion faisait suite à la promesse du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, de préparer des représailles, examinées par un cercle restreint. Il est donc probable que cette réunion s’inscrive dans ce cadre, et le danger d’utiliser tout moyen de communication a sans doute poussé les participants à se rassembler au même endroit.

Dans ce contexte, il est intéressant de noter que des médias israéliens ont rapporté que la décision d’attaquer les personnes réunies vendredi a été prise en quelques heures, tant sur le plan politique que militaire, dès la réception de l’information. Il convient également de souligner qu’Ibrahim Akil venait de sortir de l’hôpital ce même matin, après avoir été soigné pour des blessures causées par l’explosion d’un bipeur ou d’un talkie-walkie piégé.