Alors que des frappes militaires israéliennes intenses se sont poursuivies tout au long de la nuit de mercredi et sont encore en cours jeudi matin, les États-Unis et la France ont appelé à un cessez-le-feu temporaire de 21 jours entre Israël et le Hezbollah pour ouvrir la voie à des négociations plus larges, alors que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, que "l’enfer se déchaîne" au Liban.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, avait déclaré mercredi que son pays se préparait à une possible opération terrestre au Liban après une intense campagne de bombardements de trois jours ayant fait plus de 600 morts, alimentant davantage les craintes d’un conflit régional.

Cet appel conjoint est une "percée importante", a commenté un haut responsable américain, espérant que cela permette aussi de "stimuler" les discussions pour une trêve et une libération des otages dans la bande de Gaza.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avait évoqué cet appel à 21 jours de trêve plus tôt dans la journée lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.

Une guerre entre Israël et le Hezbollah "n’est pas inéluctable", a-t-il martelé, si tous les acteurs s’engagent "résolument" pour une solution pacifique du conflit. Rappelons que M. Barrot est attendu en fin de semaine au Liban.

Les États-Unis ont déclaré que la période de 21 jours avait été choisie pour donner de l’espace en vue de négocier un accord plus complet entre les deux parties afin de permettre aux résidents de retourner chez eux le long de la frontière entre Israël et le Liban sans craindre de nouvelles violences ou une attaque similaire à celle du 7 octobre à l’avenir.

La déclaration conjointe émise par le président américain Joe Biden et son homologue français Emmanuel Macron a déclaré: "Il est temps d’aboutir à un règlement à la frontière entre Israël et le Liban qui garantit la sécurité pour permettre aux civils de retourner chez eux. Les échanges de tirs depuis le 7 octobre, et en particulier au cours des deux dernières semaines, menacent un conflit beaucoup plus large et portent préjudice aux civils."

Les deux dirigeants, qui se sont rencontrés en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, ont déclaré qu’ils avaient travaillé sur un cessez-le-feu temporaire "pour donner une chance à la diplomatie de réussir et éviter d’autres escalades de part et d’autre de la frontière".

Ils ont exhorté Israël et le Liban à soutenir cette démarche, qui a également été soutenue par l’Australie, le Canada, l’Union européenne, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar.

L’annonce a été faite à l’issue d’une réunion houleuse du Conseil de sécurité de l’ONU, au cours de laquelle le Premier ministre sortant a accusé Israël de violer la souveraineté de son pays. Najib Mikati a déclaré que les hôpitaux libanais étaient débordés et ne pouvaient plus accepter de nouvelles victimes.

Najib Mikati a déclaré que son pays "fait face à une violation flagrante de notre souveraineté et de nos droits humains par les pratiques brutales d’Israël".

Il a ajouté qu’il espérait pouvoir quitter la session de l’ONU avec une "solution sérieuse" pour "mettre la pression sur Israël afin de parvenir à un cessez-le-feu immédiat sur tous les fronts".

L’envoyé d’Israël auprès de l’ONU a déclaré au Conseil de sécurité que son pays ne cherchait pas une guerre à grande échelle et que l’Iran était la "force motrice" derrière l’instabilité qui balaye le Moyen-Orient.

De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré que le "soutien inébranlable des États-Unis et du Royaume-Uni à Israël leur a donné carte blanche pour toutes sortes de comportements sinistres".

Ni le Liban ni Israël n’ont accepté la proposition – bien que les États-Unis soient en contact avec les deux gouvernements. Des réponses officielles sont attendues dans les heures à venir.

Les États-Unis négocient avec le gouvernement libanais. Il reviendrait ensuite au gouvernement libanais d’engager le dialogue avec les "acteurs non étatiques" (Le Hezbollah). Et c’est dans cette perspective que l’on peut comprendre la déclaration de mercredi du président du Parlement, Nabih Berry, où il affirme que les prochaines 24 heures seront décisives pour tenter de parvenir à une solution diplomatique entre Israël et le Hezbollah.

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