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Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah qui a guidé la formation pro-iranienne pendant trente-deux ans, a été assassiné par Israël ce vendredi dans la banlieue sud de Beyrouth. Il s’agit d’un des épisodes les plus déroutants d’une saga qui dure depuis le 8 octobre dernier. Mais comment Israël a-t-il fait pour tuer un homme qui se croyait intouchable?

L’une des théories les plus intrigantes qui circulent autour de cet assassinat provient de la chaîne saoudienne Al-Hadath et du journal israélien Maariv.

Un cheval de Troie iranien?

Selon ces médias, l’opération aurait débuté bien avant le bombardement israélien, lors d’une rencontre entre Nasrallah et un individu venu d’Iran. Cet homme aurait serré la main du leader du Hezbollah, appliquant sur sa paume une substance invisible à l’œil nu, permettant à Israël de suivre ses mouvements avec précision.

Ce dispositif, dont l’existence n’a pas été confirmée officiellement, aurait permis aux services de renseignement israéliens de localiser Hassan Nasrallah en temps réel. Selon cette théorie, une fois que le leader du Hezbollah est arrivé à son quartier général dans la banlieue sud de Beyrouth, Israël n’aurait eu besoin que de deux minutes pour confirmer sa présence.

C’est alors que les avions israéliens ont lancé des frappes aériennes sur le quartier général du Hezbollah et ont largué environ 80 tonnes de bombes sur le site.

Selon Maariv, Hassan Nasrallah est mort asphyxié après s’être caché dans une pièce non ventilée du quartier général, où des gaz toxiques provenant du bombardement s’étaient infiltrés.

La théorie de la poignée de main met en exergue un fait médusant: Israël aurait les moyens de transpercer les murs les plus épais, aux sens propre et figuré. 

Les données, arme ultime d’Israël

La capacité d’Israël à localiser et éliminer le leader du Hezbollah découle d’une stratégie de renseignement intensifiée depuis des années. Comme le rapportent des médias tels que le Financial Times, l’État hébreu a investi dans des technologies de pointe pour surveiller le Hezbollah et ses membres de manière continue.

Les avancées technologiques dans le domaine des drones, des satellites espions et de la cybersurveillance ont permis à Israël d’accumuler des données massives sur le Hezbollah et de cartographier les mouvements de ses hauts responsables.

Les rapports indiquent qu’Israël a considérablement élargi sa compréhension du Hezbollah, en étudiant non seulement son volet militaire mais aussi ses activités politiques, son financement et ses alliances avec des acteurs régionaux, notamment l’Iran et la Syrie.

L’unité 8200, le service de renseignement israélien responsable des écoutes et du décryptage des communications, aurait joué un rôle central dans cette opération. Grâce à des techniques avancées de cyberespionnage, Israël a été capable d’intercepter des communications internes du Hezbollah et de surveiller les déplacements des membres clés de l’organisation, y compris son secrétaire général.

De plus, l’unité 9900, spécialisée dans l’analyse des images satellites et la détection de changements infimes sur le terrain, aurait permis de confirmer la présence de Nasrallah à l’intérieur de son bunker dans la banlieue sud avant le lancement de la frappe.

La Syrie, péché originel?

La mort de Hassan Nasrallah intervient dans un contexte où le Hezbollah, malgré sa puissance militaire, était de plus en plus vulnérable aux infiltrations. La guerre en Syrie, où le groupe s’est engagé aux côtés de Bachar al-Assad, a contribué à affaiblir ses mécanismes de sécurité internes. La présence prolongée du Hezbollah en Syrie aurait ouvert la porte à des infiltrations israéliennes, facilitant la collecte de renseignements vitaux.

Les rapports indiquent que les infiltrations israéliennes se sont intensifiées grâce au laxisme croissant du Hezbollah, affaibli par ses pertes en Syrie et ses alliances avec des services de renseignement étrangers comme ceux de la Syrie et de la Russie. Ces collaborations auraient compromis la discipline interne du groupe, rendant Hassan Nasrallah et ses proches plus exposés aux opérations israéliennes.

Après tout, si les services de renseignement israéliens ont attrapé Adolphe Eichmann en Argentine en 1960, ils sont tout aussi capables de mettre la main sur Hassan Nasrallah en 2024.