Le patriarche maronite Mgr Béchara Raï a affirmé dans son message pascal dimanche que les Libanais " aspirent au moment où l’hégémonie imposée à leur pays sera levée, où le blocage et l’instrumentalisation politiques de la justice et de l’administration prendront fin ".

L’homélie du patriarche maronite Mgr Béchara Raï à l’occasion des Pâques catholiques s’inscrit dans le prolongement de son message pascal de samedi, dans lequel il s’était attardé sur les risques de dénaturation de l’identité libanaise et appelé les électeurs libanais à voter pour les candidats souverainistes.

Devant le chef de l’Etat Michel Aoun qui a assisté à l’office divin à Bkerké, Mgr Raï est revenu à la charge notamment au sujet de l’hégémonie du Hezbollah et de ses armes sur l’Etat, après avoir mis l’accent sur les souffrances des Libanais du fait de la crise qui affecte tous les aspects de leur vie. " Les Libanais ne veulent pas d’un substitut à l’Etat ", a ainsi souligné le chef de l’Eglise maronite, en ajoutant : " Ils aspirent au moment où l’hégémonie imposée au pays sera levée, où le blocage et l’instrumentalisation politiques de la justice et de l’administration prendront fin et où la dualité cessera pour que l’intérêt national prévale sur les intérêts privés et électoraux et pour qu’il n’y ait qu’une seule république, une seule légalité, une seule référence pour les armes, une seule autorité pour les prises de décision et une même identité libanaise ".

" Le chemin de croix des Libanais et l’hégémonie pratiquée sur leur vie et leur destin ont trop duré. La défiguration de l’image du Liban s’est aussi trop prolongée. (…) La population constate avec consternation l’incapacité du pouvoir à régler ses problèmes (….) et nous nous apercevons que la majorité de ceux qui sont à des postes de responsabilités et dans le domaine politiques oeuvrent non pas pour enlever ce poids sous lequel les Libanais ploient, mais pour le consolider ", a déploré Mgr Raï.

S’adressant au chef de l’Etat, il a souligné que la visite du pape François au Liban " constituera surtout un pont entre son mandat et celui de son successeur ", et s’est félicité de " l’engagement du président Aoun à organiser les législatives aux dates fixées en mai et à assurer l’élection de son successeur dans les délais constitutionnels " en octobre prochain.

Le patriarche s’est en outre félicité de " ses efforts pour obtenir l’approbation du projet de budget et d’un plan de redressement sur base des pourparlers avec le FMI ", tout en exposant les principes sur lesquels le processus de redressement devrait s’opérer. Il dans ce cadre mis en garde contre " une altération de la nature du système économique libanais qui ne peut faire l’objet d’aucun compromis constitutionnel ou politique ".

Mgr Raï devait ensuite insister que le fait que " pour être couronnées de succès, les réformes que le Liban est censé entreprendre doivent être réalisées simultanément avec l’extension de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, le rétablissement du monopole étatique des armes et des décisions nationales, conformément aux résolutions internationales concernant le Liban et l’adoption de choix stratégiques renforçant les relations du Liban avec son environnement arabe ainsi qu’avec le monde démocratique ". Il a appelé dans ce contexte au respect de la souveraineté des Etats arabes et à l’arrêt de toutes les campagnes les visant, " d’autant qu’elles servent les intérêts de pays étrangers et non pas ceux du Liban ". Le chef de l’Eglise maronite faisait ainsi référence aux campagnes systématiques du Hezbollah contre les monarchies du Golfe qui servent principalement les intérêts de l’Iran.

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