"Sourd je suis, sourd je reste (jouannic in Mottez, 2006) et je m’adapte au monde qui m’entoure." C’est ce qu’Alain Martinos, sourd appareillé, essaie de nous communiquer en apportant son témoignage de vie (vidéo).

Son parcours scolaire et universitaire a connu nombre de rebonds et il a beaucoup enduré avant de se frayer un chemin dans le monde des entendants. Cependant, l’accompagnement que lui ont offert les professionnels de la surdité, dans le cadre institutionnel, lui a été d’un support indéniable et a renforcé sa motivation et sa confiance en lui-même.

L’enseignement précoce des personnes présentant une déficience auditive débute dans les institutions spécialisées, dès le jeune âge. Sœur Patrice Moussallem, directrice de l’institut Père Roberts pour jeunes sourds (Shailé) met l’accent sur les avantages de l’enseignement spécialisé – programme scolaire adapté, effectif réduit dans les classes, support visuel continu et outils de stimulation – ainsi que sur l’importance de l’éducation inclusive, lorsque toutes les conditions requises à sa réussite sont assurées. Il s’agit à ce propos de la préparation des familles et des enfants tout venant ainsi que de la sensibilisation du corps enseignant à cette déficience, aux méthodes et aux différents supports pour l’enseignement de la personne souffrant d’une audition déficiente.

Mme Abir Habib, directrice pédagogique à l’école al-Rajaa – al-Hadi a soutenu ces propos en insistant sur le langage corporel de l’enseignant spécialisé, les signes clairs, la posture en face de l’enfant pour une meilleure lecture labiale et le support visuel continu. Elle ajoute qu’il est important que l’enseignant soit conscient des capacités et compétences de l’enfant, en fonction de son âge et de son degré de déficience et d’assimilation. L’investissement des parents auprès de l’enfant sourd est également essentiel ainsi que leur collaboration avec l’établissement scolaire dans le but d’assurer une stimulation continue et un support au niveau des études.