La réunion des commissions parlementaires consacrée mardi à la poursuite de l’examen du projet de loi sur le contrôle des capitaux a été reportée sine die faute de quorum, alors que des manifestants protestaient contre ce texte devant les entrées menant à la Place de l’Étoile, au centre-ville de Beyrouth. Les députés des deux blocs du Courant du futur et des Forces libanaises ont tous deux fait savoir dès le matin qu’ils n’allaient pas prendre part à la réunion, également boycottée par d’autres blocs parlementaires.

Tous contestent un texte de loi qui ne s’inscrit pas, selon eux, dans une logique de réformes et qui est essentiellement préjudiciable aux déposants et aux banques, à qui il fait assumer, selon les représentants des professions libérales, le poids des 60 milliards de dollars qui représentent la dette de l’État.

Le vice-président de la Chambre, le député Élie Ferzli, qui a annoncé dans une conférence de presse le report de la séance, a assuré que "les députés voulaient discuter de la répartition des pertes entre la Banque centrale, c’est-à dire l’État, et les banques". Il a ajouté que la Chambre "veut préserver les droits des déposants".

Le président de la commission parlementaire de l’administration et la justice, le député Georges Adwan, s’est pour sa part adressé au Premier ministre, Najib Mikati, et aux futurs premiers ministres, pour leur dire que "le temps des deals hors du Parlement est révolu" et que la Chambre "est souveraine", faisant ainsi part indirectement de son opposition au texte, jugé injuste et bâclé.

Au cours d’une conférence de presse Place de l’Étoile, il a également insisté sur le fait qu’un plan de redressement économique "clair et transparent", prévoyant dans le cadre d’une série de réformes un contrôle des capitaux et un budget précis de l’État, doit être discuté avant de voter une quelconque législation.