Trente-cinq des migrants victimes du naufrage survenu samedi au large de Tripoli sont originaires de Kobbé. Ce quartier résidentiel de l’est de la ville est en proie à une pauvreté endémique qui menace sa population. À Kobbé, on survit plus que l’on ne vit. La vétusté des installations, le chômage et l’insécurité, déjà présents depuis plusieurs années, ont été fortement aggravés par la crise économique. Une situation insoutenable qui pousse certains à fuir par tous les moyens, dans l’espoir d’un meilleur avenir.

Les 85 migrants partis ce week-end n’ont pas eu cette chance. Surchargée, leur embarcation n’a pas résisté à l’intervention de l’armée. Selon un dernier bilan, sept personnes sont mortes et plusieurs sont toujours portées disparues, alors que les recherches se poursuivent au large de la côte nord du pays. Dans un communiqué, le commandement de l’armée a annoncé vendredi l’arrestation de cinq personnes suspectées d’avoir organisé la traversée clandestine.