Nouveau mois, nouvelle mobilisation pour les familles des victimes du 4 août. Déjà un an et neuf mois après la catastrophe, celles-ci se sont à nouveau rassemblées pour réclamer justice et vérité pour leurs proches. "Ils nous ont dit que l’enquête prendrait 5 jours, cela fait presque 2 ans que nous attendons et personne ne nous donne de réponse", se désole le père d’une victime. "Mon fils avait 21 ans, c’est mon État qui l’a tué. Nous réclamons une enquête internationale", a-t-il ajouté.

La marche a démarré à 17 heures ce 4 mai à Mar Mikhaël. Les participants ont traversé le quartier puis une partie de Gemmayzé, avant de descendre vers la statue de l’Émigré, devant l’entrée du port. Sur le trajet, plusieurs arrêts ont été effectués afin de commémorer la mémoire des victimes.

Parmi les quelque dizaines de personnes présentes, plusieurs personnalités politiques et issues de la société civile étaient présentes. Le sujet de la conservation des silos a notamment été évoqué au détour des conversations. "Il ne faut pas tomber dans l’amnésie! Les silos sont les témoins de cette catastrophe. Ils doivent être conservés pour servir de lieu de mémoire", estime Howayda al-Harithy, co-fondatrice du Beirut Urban Lab de l’Université américaine de Beyrouth.

Se prononçant au nom des familles des victimes, Mariana Foudoulian a dénoncé le "blocage des permutations judiciaires qui a contribué à paralyser l’enquête, après les multiples recours contre le juge d’instruction, Tarek Bitar", chargé de l’enquête. Elle a appelé le gouvernement à adopter en Conseil des ministres ces permutations judiciaires. "Sinon, notre réponse sera dure", a-t-elle mis en garde.

Mariana Foudoulian a en outre affirmé que les familles ne baisseront pas les bras, jusqu’à ce que la vérité soit faite. "Leurs menaces et intimidations ne nous font pas peur", a-t-elle insisté, appelant les électeurs à bien choisir les candidats à qui ils accorderont leur voix.
Et Mariana Foudoulian de conclure en réitérant l’opposition des familles à la destruction des silos.