Le ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui a désavoué le président de la Commission de supervision des élections, le juge Nadim Abdel Malak. Il a considéré, dans une interview exclusive accordée à la chaîne de télévision " al-Hurra ", que les propos de M. Abdel Malak sur le versement de pots-de-vin sont "dangereux et doivent être documentés".

"Lorsque le président de la Commission de supervision, qui est juge lui-même, dit qu’il y a corruption ou qu’il y a crime, il doit forcément avoir des preuves. Par conséquent, si l’organisme de surveillance électorale possède des preuves, il doit nous fournir les documents pour agir", a martelé le ministre, avant de démentir avoir été informé par des candidats ou par la Commission de supervision d’une plainte pour corruption documentée. Il a également réfuté les propos de M. Abdel Malak sur les "difficultés financières et logistiques auxquelles est confrontée la Commission".

A la veille du vote des expatriés les 6 et 8 mai, M. Maoulaoui a affirmé avoir résolu les problèmes relevés par les Libanais de l’étranger concernant le mécanisme du scrutin et de répartition des bureaux de vote. Il a précisé qu’aux Émirats Arabes-unis, le scrutin aura lieu au consulat du Liban, l’espace extérieur ayant été aménagé pour accueillir les 21.000 électeurs. De plus, "certaines modifications ont été apportées pour faciliter le processus de vote des citoyens" dans certains pays occidentaux comme la France. Il a confirmé également qu’en Australie, "le consul général a mis en œuvre les instructions du ministère des Affaires étrangères concernant la répartition des électeurs selon leur adresse résidentielle et leur code postal".

M. Maoulaoui a annoncé par ailleurs qu’au Liban, un décret sera promulgué jeudi 5 mai pour permettre aux électeurs munis d’un passeport périmé de voter après l’avoir fait valider, en échange d’un versement de 200.000 livres, "comme cela s’est produit pour les expatriés".

Les forces de l’ordre n’auraient pu prévoir les incidents de Sarafand

Le ministre de l’Intérieur a aussi confirmé que les élections législatives se dérouleront à 100% et que tous les préparatifs ont été achevés. Selon lui, les forces de sécurité sont pleinement préparées et n’hésiteront pas à remplir leur rôle. L’argent qui leur est réservé dans le budget leur sera versé.  De plus, le courant électrique sera fourni dans tous les locaux sur l’ensemble du territoire national, a-t-il souligné.

Interrogé sur la protection de certains candidats alors que d’autres n’en bénéficient pas et sont victimes d’attaques, notamment dans la Békaa et au Liban-Sud, M. Maoulaoui a fait valoir que "l’armée intervient partout où elle le juge nécessaire. A Sarafand, là où les forces d’opposition ont été attaquées, l’armée et les forces de sécurité n’étaient pas au courant de ce qui était planifié" et n’avaient pu donc les prévoir.