Le Hezbollah appelle les Forces libanaises à un gouvernement d’union nationale

Le Hezbollah n’a décidément pas digéré la victoire des Forces libanaises aux législatives, en termes de nombre de sièges obtenus par rapport au CPL, leur adversaire politique et l’allié chrétien de la formation pro-iranienne.

Assuré d’un groupe d’une vingtaine de députés au moins, le parti de Samir Geagea peut d’ores et déjà, et en attendant les résultats définitifs du ministère de l’Intérieur, se targuer d’avoir le plus grand bloc parlementaire chrétien à la Chambre. Une perspective que le Hezbollah semble appréhender, comme en témoigne la déclaration faite par le député élu Mohammad Raad à Nabatiyé, en recevant une délégation populaire venue le féliciter pour son élection. Il s’agit du premier commentaire du Hezbollah concernant les résultats du scrutin.

De ce commentaire au ton condescendant, le ton de celui qui pense régner en maître absolu sur les institutions de l’État, on retiendra deux éléments: les menaces dont il est chargé mais aussi l’appel indirect à la formation d’un gouvernement d’union nationale.

"Si vous ne voulez pas d’un gouvernement national, vous serez en train de conduire le Liban vers l’abîme", a-t-il déclaré devant ses visiteurs, avant de prévenir les Forces libanaises, mais sans les nommer: "Attention d’être l’instrument d’une guerre civile. Nous vous tolérons en tant qu’adversaires au Parlement, mais nous n’accepterons pas que vous soyez des boucliers pour Israël".

"Vous devez coopérer avec nous, sinon c’est l’isolement qui vous attend", a ajouté M. Raad qui a souligné l’attachement de sa formation à la coexistence, avant d’adresser une nouvelle mise en garde aux FL: "Ne soyez pas nos ennemis parce que la paix est une ligne rouge. Nous allons œuvrer pour régler la crise économique dans laquelle les ennemis du Liban nous ont plongés, mais attention aux faux pas"