La mission européenne d’observation des élections libanaises a présenté mardi ses premières observations sur les législatives. Le constat n’est pas glorieux.

Un processus électoral à saluer compte tenu du contexte économique du pays, mais malheureusement trop souvent perturbé par des faits d’intimidation et de corruption. Tel est le constat de la mission européenne d’observation des élections libanaises qui a présenté mardi ses premières observations sur les législatives, lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Mövenpick.

Le bilan préliminaire est donc relativement mitigé. "L’atmosphère était globalement calme, bien qu’un certain nombre de tensions localisées aient été relevées", constate György Hölvényi, chef de la mission européenne. "Souvent, le manque de formation des assesseurs a permis des comportements intrusifs de la part des représentants des partis présents dans les bureaux, empêchant de garantir le secret du vote", ajoute-t-il.

L’Union européenne (UE) relève que les faits d’intimidation ont eu lieu à différents moments. Avant les élections, notamment sur les réseaux sociaux, et lors du scrutin, que ce soit aux alentours ou à l’intérieur des bureaux de vote. Les cas de corruption ont surtout été observés dans des zones à faible revenu et où les enjeux électoraux étaient les plus tendus.

"Des intimidations ont été observées un peu partout dans le pays", indique à Ici Beyrouth Jarek Domański, chef adjoint de la mission. "Les faits de corruption étaient surtout importants dans des régions comme la Bekaa et le Liban-Sud", précise-t-il.

Enfin, l’UE note que si la liberté d’expression était généralement respectée, les médias n’ont pas assuré une visibilité égale et une couverture équilibrée de tous les candidats. Elle regrette également qu’aucune des recommandations qu’elle avait partagées après les élections de 2018 n’aient été retenues.

La mission d’observation de l’UE a débuté le 27 mars, avec une arrivée dans le pays et un déploiement progressif d’équipes d’observateurs. Au total, ils auront été 167 à visiter 658 bureaux de vote.

Le rapport final devrait être rédigé dans les prochaines semaines et présenté aux autorités et au public par la suite.