Le Quai d’Orsay et l’Union européenne ont pressé les autorités libanaises de mettre rapidement en place un nouveau gouvernement, une fois que le mandat de la Chambre actuelle aura expiré, le 21 mai. Ils ont dénoncé les nombreuses irrégularités qui ont entaché le processus électoral, tout en se félicitant de l’organisation du scrutin.

"Nous attendons du Parlement nouvellement élu qu’il soutienne le processus de formation rapide d’un gouvernement, assume sa responsabilité de travailler ensemble pour servir les intérêts du Liban et de son peuple en adoptant toutes les lois et en mettant en œuvre les réformes nécessaires pour améliorer la gouvernance et dynamiser l’économie, en particulier pour contribuer à l’application des actions prévues dans le cadre de l’accord-cadre préliminaire du 7 avril avec le FMI, en vue de l’élaboration d’un programme complémentaire avec cette institution", a indiqué le bureau de presse du Haut représentant de l’Union européenne, Josep Borrell, dans un communiqué.

Il a exprimé l’espoir que la présidentielle et les municipales se tiendront dans les délais et s’est félicité de la tenue des législatives, "en dépit des irrégularités constatées". "Nous félicitons le peuple libanais, ceux qui ont voté et ceux qui ont participé à la préparation et à la mise en œuvre du processus électoral, pour leur participation citoyenne, malgré les circonstances politiques, économiques et sociales difficiles entourant ces élections", selon le communiqué de l’UE, félicitant également les agents de l’ordre "pour leur contribution au maintien d’un environnement calme et sûr dans l’ensemble et à la tenue des élections sans incidents de sécurité majeurs". Le texte rappelle que l’UE a "contribué à rendre ces élections possibles, en fournissant une assistance technique étendue aux organes de gestion des élections et en envoyant une mission d’observation électorale".

Dans ce contexte, le Haut représentant de l’UE, se basant sur les conclusions de la commission d’observation européenne publiées mardi, a souligné que "le système électoral, les irrégularités et l’achat de votes entraînaient un manque d’égalité des chances".

La France aussi a salué la tenue des législatives à la date prévue, tout en déplorant les incidents et les irrégularités relevés par la MOE.

La porte-parole du Quai d’Orsay, Anne-Claire Legendre, a exprimé, dans un point de presse mardi, l’espoir  que "toute la lumière puisse être faite à ce sujet", après avoir appelé à la formation rapide d’un gouvernement. "La France encourage l’ensemble des responsables libanais à désigner sans délai un président du Conseil des ministres et à former un nouveau gouvernement afin de prendre les mesures nécessaires au redressement du pays et apporter des réponses crédibles aux aspirations de la population, notamment sur la base de l’accord-cadre signé avec le Fonds Monétaire International", a-t-elle déclaré avant d’indiquer que la France continuera de se tenir aux côtés de la population libanaise.