Ahmad Abdallah, un homme d’affaires libanais et facilitateur financier lié au Hezbollah, est visé par de nouvelles sanctions du département du trésor américain.

Le département du trésor américain a annoncé jeudi des sanctions sur Ahmad Jalal Reda Abdallah, un homme d’affaires libanais et facilitateur financier lié au Hezbollah, parti classé par les États-Unis sur la liste des groupes terroristes. Les sanctions visent également cinq associés de Ahmad Abdallah et huit de ses compagnies basées au Liban et en Irak.

Ahmad Abdallah est "un responsable et membre actif du réseau financier mondial du Hezbollah, qui a soutenu le Hezbollah des décennies durant, menant de vastes activités commerciales dans divers pays dont les bénéfices sont transférés au Hezbollah", peut-on lire dans le communiqué du Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC). Il coordonne avec de hauts facilitateurs financiers liés au Hezbollah qui font également l’objet de sanctions, comme Mohammed Kassir et Mohammed Kassim Bazzal, membres du Corps des gardiens de la révolution islamique.

D’après le document, Ahmad Abdallah a fondé plusieurs entreprises comme des usines d’équipements médicaux, des compagnies d’assurances, des sociétés immobilières et des entreprises de construction, dont une partie des bénéfices sont versées au Hezbollah. Il a également créé des sociétés alimentaires, comme la société al-Moukhtar Products qui fait également l’objet de sanctions, "parce qu’il considère que ces secteurs ont moins de risques de faire l’objet de sanctions", souligne l’OFAC dans le communiqué. De plus, "Ahmad Abdallah a tenu des réunions avec des hommes d’affaires et des hommes politiques au Liban au nom du Hezbollah", ajoute-t-il.

Sont également visés par ces sanctions de hauts responsables dans les entreprises d’Ahmad Abdallah, comme Hussein Kamal Attia et Joseph Ilya Haidamous, qui l’ont aidé à "établir des sociétés au Moyen-Orient au nom du Hezbollah", mais aussi les frères de Ahmad Abdallah, Ali et Hussein, et son fils Hussein. Les entreprises faisant l’objet de ces sanctions sont : United General Holding SAL, "à travers laquelle le Hezbollah a importé du pétrole iranien", United General Offshore SAL, United General Services SARL, United General Contracting Company SARL, Al Moukhtar Products Co. SARL (Al Moukhtar), Focus Company SARL, Focus Media Company SAL Offshore et United International Exhibition Company SARL.

"Cette action met la lumière sur le modus operandi du Hezbollah qui a recours à la couverture que lui assurent des sociétés apparemment légitimes afin de générer des revenus et tirer parti des investissements commerciaux dans une multitude de secteurs pour financer secrètement le Hezbollah et ses activités terroristes", peut-on lire dans le communiqué.

À la suite de ces sanctions, "tous les biens et les intérêts des personnes et des entités précitées, qu’ils leur appartiennent directement ou indirectement, à 50 % ou plus (…) doivent être gelés et signalés à l’OFAC, de même que les transactions effectuées par des Américains ou par des tiers aux États-Unis impliquant des avoirs ou des intérêts de ce groupe leur sont interdites", précise l’OFAC dans le document.

"Le Hezbollah a construit un réseau de sociétés pour cacher ses activités et générer des fonds pour ses activités déstabilisatrices, et ce au détriment de la responsabilité et de la sécurité publique au Liban et dans la région", a déclaré le sous-secrétaire au département du Trésor américain chargé du terrorisme et du renseignement, Brian Nelson. "La désignation de ce réseau démontre l’engagement du gouvernement américain à protéger le secteur privé et le système financier libanais des abus du Hezbollah en ciblant et en exposant les activités financières du groupe."