Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a indiqué avoir lutté seul pour la bataille électorale qu’il a menée dans la montagne, se félicitant du soutien de la communauté druze qui ne l’a jamais "laissé tomber".  Se prononçant toujours sur les élections, Joumblatt a estimé que le Hezbollah et ses alliés "ont perdu la majorité parlementaire. La question est donc de savoir comment se comportera le nouveau bloc majoritaire et s’il saura faire primer l’intérêt national sur le fanatisme et les intérêts personnels". Evaluant les résultats des élections législatives, il a avoué n’avoir pas été déçu du choix d’une partie de la population druze qui a décidé de voter en faveur des candidats de la nouvelle opposition, affirmant que "l’adaptation est la clé du succès", mais qu’il "serait utile de se poser des questions sur le programme de ces 14 nouveaux députés élus dont on ignore encore tout". D’après lui, bon nombre de dossiers devraient être traités dans l’immédiat, à savoir le secteur de l’électricité, le projet de loi sur le contrôle des capitaux, la restructuration du secteur bancaire et le soutien à l’armée et aux forces de sécurité. "Or, pour appliquer ces réformes, il faut d’abord rendre au Liban sa souveraineté", a déclaré le chef du PSP. D’après lui, la solution à la crise économique passe impérativement par un accord avec le Fonds monétaire international.

Se prononçant sur les propos de Mohammad Raad, chef du groupe parlementaire du Hezbollah, il a appelé à l’adoption d’une stratégie de défense contre les armes du Hezbollah. Et de commenter l’affirmation du chef du Parlement, Nabih Berry, selon laquelle le triptyque "armée, peuple, résistance" garantirait la protection du Liban contre Israël: "cette équation, que nous rejetons fortement, nous a menés à une impasse politique", insistant sur la nécessité d’unification des armes.

Aux accusations dont son parti a été la cible, M. Joumblatt a confirmé avoir bénéficié du soutien politique de l’Arabie saoudite et qu’il ne s’agissait pas d’un secret. "Nous sommes arabes et n’oublions pas que l’autre camp est soutenu par l’Iran et la Syrie".

Au sujet de l’alliance avec les Forces libanaises, le leader druze a expliqué: "Nous avons formé une liste commune avec un même slogan, mais finalement, lors de l’échange des voix, chaque parti a voté pour lui, en vertu de la loi électorale, que je juge basée sur le confessionnalisme". Pour ce qui est du parti des Kataëb, Joumblatt a nié toute coopération avec ses membres, puisque "leur chef, Sami Gemayel, considère – étrangement – qu’il n’a jamais fait partie de la classe politique au pouvoir et s’accorde le titre de révolutionnaire".