D’élection en élection, le Liban demeure sous l’emprise des alliances politiques qui se disputent ses sièges ici et là. Ce dimanche 29 mai, nouvelle bataille électorale à l’Ordre des médecins de Beyrouth. À la veille du jour J, " le paysage semble encore flou ", indique l’actuel président de l’Ordre, Charaf Abou Charaf. Les différents partis politiques sont toujours en pourparlers en vue d’aboutir à une formule adéquate, qui profiterait à chacun. Trois ans se sont écoulés depuis les dernières élections. Dans la journée de dimanche prochain, 16 candidats devront être élus en plus du président.

Ne pouvant se représenter (un délai de trois ans étant exigé entre un premier mandat et un deuxième), Charaf Abou Charaf devra laisser sa place à l’un des trois candidats suivants : Bernard Gerbaka, candidat officiel de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et de l’Hôtel Dieu de France (soutenu par le parti Kataëb et, éventuellement, par les Forces libanaises), Joseph Bakhache, candidat officiel de l’Université américaine de Beyrouth (indépendant, bénéficiant de l’appui du Courant patriotique libre) et Georges Habre (de la nouvelle opposition). " J’ignore si le Courant du Futur s’abstiendra ou si, au contraire, il mènera quand même sa bataille au sein de l’Ordre ", précise M. Abou Charaf.  Pour ce qui est du mouvement Amal et du Hezbollah, les données actuelles ne sont toujours pas claires.

La bataille électorale sera donc serrée aussi bien au premier tour (pour l’élection des membres, sachant que 90 médecins sont candidats) qu’au second tour (pour le président). Les élections surviennent au moment où les grèves se multiplient, notamment celle des médecins qui a été observée les 26 et 27 mai, alors que le secteur de la santé au Liban est au bord de l’effondrement en raison de son incapacité à poursuivre son action à la lumière de la crise actuelle.