Le Liban a été doublement violenté. Par le feu et le sang, il a souffert dans sa chair. Mais c’est son âme qui saigne chaque fois qu’il est calomnié par une propagande malveillante qui le présente comme la terre du sous-développement, du terrorisme, de l’ignorance et de la pauvreté à la fois matérielle et intellectuelle.
À Viviane, la mère de famille en charge du rayon des fromages et charcuteries, qui me sert toujours avec le sourire malgré les longues journées de travail, debout, pour pouvoir assurer la scolarité de ses enfants. À Stéphanie et Lucie, qui m’accueillent dès 6h au club de sport avant de me rendre à mon travail. À Najwa, notre médecin de famille. À Carla, notre dentiste, et Carole pédodontiste. À Christiane, Divina, Rim, Sandrine et toutes nos collègues professeures à l’université. À nos étudiantes qui excellent et nous rendent on ne peut plus fiers. À ma sœur, avocate et maman, et à toutes les mères de famille qui surmontent avec courage et qui bravent quotidiennement la famine si cruellement et injustement imposée au Liban.
À la directrice de ma faculté, à la cheffe du département d’architecture, et à toutes celles et ceux qui se battent pour empêcher l’effondrement de cette noble institution. À la directrice de l’ordre des architectes, et à toutes celles, chargées de mes dossiers, des plans et des démarches administratives. Aux excellentes journalistes avec qui j’ai l’honneur et la joie de travailler, et qui arrosent nos bureaux de tant de sourires et d’espoir. Aux responsables à la banque, de la directrice jusqu’aux guichets, dont le visage illuminé continue de repousser la morosité ambiante de l’usurpation qui les injure, nous menace et nous assaille.
À Nadia Tuéni qui a fait de notre Liban un poème de douceur. À Fairouz qui lui a donné une voix aussi forte que limpide. À lady Yvonne Sursock Cochrane qui a incarné l’âme de la beauté féminine, culturelle et architecturale de Beyrouth. À sœur Arzé qui a géré un hôpital parmi les plus importants du Moyen-Orient. À sœur Marana qui, avec son Philokalia, a ravivé le patrimoine deux fois millénaire du chant syriaque. À Maguy qui lutte avec son ONG pour sauver le charme et le cachet de nos villages. À Maya qui est aussi transparente et limpide que son nom, qui signifie eau dans notre langue syriaque.
Aux mères qui vendent leurs bijoux et leurs biens afin de payer les frais universitaires de leurs enfants. Aux épouses qui soutiennent par leur salaire leurs époux dévastés. Aux jeunes femmes parties travailler à l’étranger afin de soutenir leurs parents. Aux Libanaises qui ont refusé la soumission à l’appauvrissement, en continuant à installer les repas quotidiens et ceux des fêtes, les sapins et les crèches de Noël, les cadeaux quoi qu'il advienne, sans oublier l’essentiel: les sourires et l’amour intarissable.
À toutes les femmes du Liban qui dansent sur les trottoirs et les tables des bars de Mar Mikhaël, de Byblos et de Batroun, jusqu’aux premières lueurs du matin, pour faire du Liban le pays des fêtes, des libertés et de l’émancipation. Ces mêmes femmes qui ont travaillé en journée et qui repartiront assumer toutes leurs responsabilités dès le lundi matin dans les hôpitaux, les écoles, les universités, les musées, les galeries d’arts, les cliniques, les foyers, les paroisses, les restaurants, les bars, les journaux, les radios, les télévisions, les ministères, les bureaux de poste, les marchés, les pharmacies…
Ces mères, ces sœurs, ces épouses et ces filles à qui nous rendons hommage pour avoir montré au monde le véritable visage du Liban. Un visage ouvert et non voilé, un visage de femme instruite, libre, créative et combattive, qui n’a nullement besoin de lutter pour avoir le droit de danser. Car la danse est née chez elle, et en elle.
Lorsque toutes les rues de Mar Mikhaël, de Byblos et de Batroun dansent au féminin, elles contredisent les prétentions de celles et ceux qui se victimisent afin de gagner les applaudissements du jury et du public américain. Il est si injuste de laisser seulement sous-entendre qu’au Liban, la vie est dure pour les danseurs et encore plus pour les femmes, surtout lorsque celles-ci se présentent voilées pour faire connaître leur prétendue culture. Le Liban a été doublement violenté. Par le feu et le sang, il a souffert dans sa chair. Mais c’est son âme qui saigne à chaque fois qu’il est calomnié par une propagande malveillante qui le présente comme la terre du sous-développement, du terrorisme, de l’ignorance et de la pauvreté à la fois matérielle et intellectuelle.
Célébrons les femmes qui par leur endurance quotidienne, par leur immuable joie de vivre, par leur liberté innée, par leur foi ardente, et par leur amour infini, incarnent la véritable image du Liban tel que nous l’avons connu et tel qu’il nous a modelés. C’est ce Liban qui nous a façonnés et qui nous fait réussir lorsque nous nous exportons. Soyons-lui reconnaissants.
À Viviane, la mère de famille en charge du rayon des fromages et charcuteries, qui me sert toujours avec le sourire malgré les longues journées de travail, debout, pour pouvoir assurer la scolarité de ses enfants. À Stéphanie et Lucie, qui m’accueillent dès 6h au club de sport avant de me rendre à mon travail. À Najwa, notre médecin de famille. À Carla, notre dentiste, et Carole pédodontiste. À Christiane, Divina, Rim, Sandrine et toutes nos collègues professeures à l’université. À nos étudiantes qui excellent et nous rendent on ne peut plus fiers. À ma sœur, avocate et maman, et à toutes les mères de famille qui surmontent avec courage et qui bravent quotidiennement la famine si cruellement et injustement imposée au Liban.
À la directrice de ma faculté, à la cheffe du département d’architecture, et à toutes celles et ceux qui se battent pour empêcher l’effondrement de cette noble institution. À la directrice de l’ordre des architectes, et à toutes celles, chargées de mes dossiers, des plans et des démarches administratives. Aux excellentes journalistes avec qui j’ai l’honneur et la joie de travailler, et qui arrosent nos bureaux de tant de sourires et d’espoir. Aux responsables à la banque, de la directrice jusqu’aux guichets, dont le visage illuminé continue de repousser la morosité ambiante de l’usurpation qui les injure, nous menace et nous assaille.
À Nadia Tuéni qui a fait de notre Liban un poème de douceur. À Fairouz qui lui a donné une voix aussi forte que limpide. À lady Yvonne Sursock Cochrane qui a incarné l’âme de la beauté féminine, culturelle et architecturale de Beyrouth. À sœur Arzé qui a géré un hôpital parmi les plus importants du Moyen-Orient. À sœur Marana qui, avec son Philokalia, a ravivé le patrimoine deux fois millénaire du chant syriaque. À Maguy qui lutte avec son ONG pour sauver le charme et le cachet de nos villages. À Maya qui est aussi transparente et limpide que son nom, qui signifie eau dans notre langue syriaque.
Aux mères qui vendent leurs bijoux et leurs biens afin de payer les frais universitaires de leurs enfants. Aux épouses qui soutiennent par leur salaire leurs époux dévastés. Aux jeunes femmes parties travailler à l’étranger afin de soutenir leurs parents. Aux Libanaises qui ont refusé la soumission à l’appauvrissement, en continuant à installer les repas quotidiens et ceux des fêtes, les sapins et les crèches de Noël, les cadeaux quoi qu'il advienne, sans oublier l’essentiel: les sourires et l’amour intarissable.
À toutes les femmes du Liban qui dansent sur les trottoirs et les tables des bars de Mar Mikhaël, de Byblos et de Batroun, jusqu’aux premières lueurs du matin, pour faire du Liban le pays des fêtes, des libertés et de l’émancipation. Ces mêmes femmes qui ont travaillé en journée et qui repartiront assumer toutes leurs responsabilités dès le lundi matin dans les hôpitaux, les écoles, les universités, les musées, les galeries d’arts, les cliniques, les foyers, les paroisses, les restaurants, les bars, les journaux, les radios, les télévisions, les ministères, les bureaux de poste, les marchés, les pharmacies…
Ces mères, ces sœurs, ces épouses et ces filles à qui nous rendons hommage pour avoir montré au monde le véritable visage du Liban. Un visage ouvert et non voilé, un visage de femme instruite, libre, créative et combattive, qui n’a nullement besoin de lutter pour avoir le droit de danser. Car la danse est née chez elle, et en elle.
Lorsque toutes les rues de Mar Mikhaël, de Byblos et de Batroun dansent au féminin, elles contredisent les prétentions de celles et ceux qui se victimisent afin de gagner les applaudissements du jury et du public américain. Il est si injuste de laisser seulement sous-entendre qu’au Liban, la vie est dure pour les danseurs et encore plus pour les femmes, surtout lorsque celles-ci se présentent voilées pour faire connaître leur prétendue culture. Le Liban a été doublement violenté. Par le feu et le sang, il a souffert dans sa chair. Mais c’est son âme qui saigne à chaque fois qu’il est calomnié par une propagande malveillante qui le présente comme la terre du sous-développement, du terrorisme, de l’ignorance et de la pauvreté à la fois matérielle et intellectuelle.
Célébrons les femmes qui par leur endurance quotidienne, par leur immuable joie de vivre, par leur liberté innée, par leur foi ardente, et par leur amour infini, incarnent la véritable image du Liban tel que nous l’avons connu et tel qu’il nous a modelés. C’est ce Liban qui nous a façonnés et qui nous fait réussir lorsque nous nous exportons. Soyons-lui reconnaissants.
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