Le mufti jaafari, cheikh Ahmad Kabalan, a appelé dimanche à la formation d’un " gouvernement courageux qui rejetterait le chantage de Washington et de certains pays arabes ", en référence aux pays du Golfe, en se tournant vers l’Iran, la Chine et la Russie qui " sont prêts à renflouer le pays et à le sortir de sa crise ". Dans un prêche à l’occasion de la fête de l’Adha, il a dénoncé ceux " qui volent le pain du peuple, qui monopolisent le marché ou manipulent le taux de change du dollar ".

Déplorant l’effondrement économique, le cheikh Kabalan a appelé " la classe politique financière à ménager ce qui reste de ce pays ", parce que selon les indices de la catastrophe, mettant en garde contre le " grand effondrement ". Le cheikh Kabalan a enfin appelé à " sauver le pays, parce que les griffes de la politique et de l’argent l’ont transformé en ruines ".

Accusations de corruption contre la Résistance

De son côté, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Ali el-Khatib, a dénoncé la corruption qui prévaut dans le pays " non seulement parmi la classe politique qui détient le pouvoir, mais également parmi les couches sociales qui profitent de cette corruption et qui ont peur pour leurs intérêts ". " Sortir de la situation dans laquelle se trouve le Liban nécessite que tout un chacun assume ses responsabilités morales et nationales, a-t-il estimé lors d’un prêche à l’occasion de la fête de l’Adha. Il faut également sortir de cette division interne sur les plans partisans et communautaires, qui ne fait que renforcer la corruption. Il n’est pas normal de dénoncer la corruption, alors que nous tous la pratiquons. Chaque partie se contente d’accuser ses adversaires communautaires, politiques et partisans. Ils en sont arrivés à accuser la composante nationale la plus honnête, à savoir la Résistance, et appellent à son désarmement. " Ce qui, selon le cheikh Khatib, est une preuve de la corruption, qui n’a pour objectif que de plaire aux forces extérieures qui soutiennent les parties appelant au désarmement du Hezbollah, en allusion aux Forces libanaises, aux Kataëb, au député Achraf Rifi, à l’ancien député Farès Souhaid et à toute la mouvance du 14 Mars.