Le métropolite de Beyrouth Élias Audi a dénoncé dimanche "le crime contre l’enfance", en allusion aux abus sexuels perpétrés contre des mineurs par un militaire à la retraite au Qaa, dans le caza de Baalbeck-Hermel. Dans son homélie, le prélat a appelé les autorités judiciaires à sanctionner l’agresseur et à ne pas "céder à une quelconque partie politique ou religieuse qui pourrait intervenir pour innocenter le criminel".

"La défense de l’enfance ne se limite pas aux abus sexuels, a poursuivi Mgr Audi. Elle englobe aussi le mariage des mineurs que nous rejetons, la violence domestique et morale, le harcèlement dont sont victimes les enfants et les adolescents, ainsi que le travail des mineurs."

Le métropolite s’est penché dans ce cadre sur la double explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020 "dont ont été victimes des centaines de personnes innocentes". "Les responsables (de cette explosion) sont des criminels, dont certains occupent des postes de responsabilité, qui essaient d’entraver l’enquête pour que leur crime ne soit pas dévoilé", a-t-il dénoncé. Mgr Audi faisait allusion aux nombreux recours présentés contre le juge d’instruction près la cour de justice Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur l’explosion au port, pour le dessaisir du dossier, notamment par les anciens ministres Ali Hassan Khalil (Amal), Ghazi Zeaïter (Amal), Youssef Fenianos (Marada) et Nohad Machnouk (ancien Courant du futur), ainsi que par l’ancien chef de gouvernement Hassane Diab.

Et Élias Audi de conclure que seule une justice indépendante peut rétablir l’équilibre au sein de la société.