Des proches de victimes de la gigantesque explosion survenue il y a deux ans au port de Beyrouth ont engagé aux États-Unis des poursuites contre une compagnie américano-norvégienne de services géophysiques, TGS, pour ses liens présumés avec la tragédie du 4 août 2020, mais celle-ci a nié toute implication dans cette affaire.

Dans un communiqué, la compagnie à laquelle les proches de victimes, tous détenteurs de la nationalité américaine, réclament 250 millions de dollars à titre d’indemnités, a affirmé être au courant de la plainte déposée contre elle auprès d’un tribunal du Texas. Elle a fait part de sa volonté de "se défendre avec force devant le tribunal", en niant "toutes les allégations soulevées dans l’action en justice".

Le groupe TGS est propriétaire de la compagnie britannique Spectrum Geo, qui a affrété il y a dix ans le Rhosus, bateau battant pavillon moldave qui avait transporté les 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium au port de Beyrouth.

Selon la fondation suisse, Accountability Now, Spectrum Geo avait "conclu une série de contrats très rentables mais suspects avec le ministère libanais de l’Énergie" pour transporter du matériel de prospection sismique du Liban vers la Jordanie à bord du Rhosus.

Le ministre de l’Énergie à l’époque était Gebran Bassil, gendre du président Michel Aoun, qui a toutefois démenti tout lien avec la compagnie.

Le groupe TGS a assuré qu’une "enquête approfondie" avait prouvé que Spectrum n’avait "aucune responsabilité dans l’explosion". "Nous sommes convaincus que nous obtiendrons gain de cause dans cette affaire", a-t-il affirmé dans son communiqué.

Au Liban, l’enquête sur l’explosion est suspendue depuis des mois. Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités sont accusées par les familles des victimes et des ONG de la torpiller pour éviter des inculpations.