Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï a encore une fois fait part de ses craintes de voir l’échéance présidentielle d’octobre compromise à cause des tiraillements et de la polarisation politiques qui ont refait surface après les législatives du 15 mai 2022.

Dans son homélie dimanche à Dimane, et alors qu’il avait abordé le sujet samedi à Békaa Kafra, le chef de l’Église maronite est revenu à la charge pour appeler toutes les parties libanaises à " créer une atmosphère positive propice à la formation d’un gouvernement et à l’élection d’un président ". " Les défis que nous constatons entravent cette élection, ce que nous rejetons ", a-t-il affirmé en insistant de nouveau sur les qualités dont devrait être doté le successeur de Michel Aoun et en fustigeant l’inertie officielle face à la dégradation du niveau de vie des Libanais et l’aggravation de la crise socio-économique.

" Il faut que les forces politiques s’éloignent de ce climat de défi qui prévaut actuellement et qui complique les relations du Liban et creuse le fossé entre les composantes libanaises ", a-t-il dit, en réaffirmant que lorsqu’il appelle à l’élection d’un chef de l’État " qui ne constitue pas de défi pour qui que ce soit, c’est pour avoir un président qui s’engagera en faveur de la cause et des constantes libanaises, de la souveraineté et de l’indépendance du pays, tout en confirmant le principe de neutralité ". " Nous ne pouvons pas défendre la neutralité et choisir un président qui penche pour des axes et qui sera incapable de mettre en œuvre cette neutralité ", a insisté le patriarche en ajoutant : " Il nous faut un président qui gouverne sur base de la Constitution, des lois et du partenariat et non en fonction du principe de l’équilibre des forces, pour que la légalité nationale reste la seule référence et source des décisions engageant le sort du pays ".

Après avoir brossé un tableau sombre de l’impact de la crise socio-économique sur les familles, Béchara Raï a estimé que le Liban " ne peut pas attendre longtemps avant d’extraire son gaz alors qu’Israël s’est engagé sur cette voie ". Il a invité les États-Unis, " le pays médiateur, à trancher à ce sujet avec Israël ". " Le Liban a fait le maximum pour que les pourparlers (indirects sur la délimitation de la frontière maritime sud) aboutissent ", a martelé le patriarche.