Agitant des drapeaux français, criant " Zemmour président! ", des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche en région parisienne pour le premier meeting du nouveau candidat d’extrême droite à la présidentielle, Eric Zemmour.

L’ambiance s’électrisait au fur et à mesure de l’attente de l’arrivée du candidat, devant 13000 personnes réunies, selon les organisateurs, dans l’immense hall du Parc des Expositions de Villepinte, dans le nord de Paris où 15000 partisans étaient espérés.Quelque minutes avant le discours du candidat, toutes les chaises des quelque 12000 installées dans l’immense hall n’étaient pas occupées, a constaté l’AFP.

Un clip d’une vingtaine de minutes retraçant les derniers mois de la tournée littéraire d’Eric Zemmour et de ses principales déclarations était projeté avant l’arrivée du candidat.

Des journalistes d’une émission télévisée connue pour son ton acerbe et ironique ont été hués par le public, a constaté l’AFP.

Un important dispositif de sécurité a été déployé aux abords du lieu du meeting, et plus d’une centaine de manifestants anti-Zemmour, protestant contre " le racisme, le négationnisme, l’homophobie " du candidat ont été dispersés par les forces de l’ordre.

Eric Zemmour, ancien polémiste et éditorialiste télévisuel de 63 ans, s’est jeté dans la course à la présidentielle après des mois de faux suspense, affirmant vouloir " sauver la France " et ses valeurs menacées selon lui par l’immigration et l’islam.

Emmitouflée dans un manteau de fourrure, Maria, comptable à la retraite qui vit en région parisienne, explique avec un accent polonais chantant qu’elle soutient Zemmour pour lutter contre le " Grand remplacement ", théorie selon laquelle des populations africaines et musulmanes vont remplacer les peuples européens.

" Dans ma rue, on ne parle que l’arabe. Il faut sauvegarder nos traditions, ne pas être submergés par la culture musulmane ", dit cette Polonaise arrivée en France à 20 ans, " Française par mariage ", " réfugiée d’un pays communiste ", et qui s’est " intégrée sans rien réclamer ".

" Il a un amour de la France que je ne ressens pas chez d’autres candidats ", affirme pour sa part François, directeur financier dans une start-up. " Il a des convictions fortes et n’est pas formaté ", ajoute-t-il, " pas le moins du monde choqué " par les condamnations en justice de M. Zemmour pour provocation à la haine raciale et religieuse.

Le meeting de Villepinte se tient cinq jours après une annonce de candidature tumultueuse de l’ancien polémiste, dont le slogan officiel dévoilé samedi est: " Impossible n’est pas français ", expression attribuée à Napoléon.

M. Zemmour entend faire une démonstration de force pour prouver qu’il a effectué sa " mue " d’ancien pamphlétaire télévisé en candidat crédible, susceptible de défier le président sortant Emmanuel Macron et de capter les voix de la droite, emmenée par Valérie Pécresse, et de l’extrême droite de Marine Le Pen.

Initialement prévu dans une salle parisienne, le rassemblement a été déplacé à Villepinte en raison de " l’engouement " mais aussi pour des raisons de sécurité, une manifestation d’antifascistes ayant été prévue dans Paris.

Quelques centaines de personnes ont manifesté dans la capitale pour dénoncer le discours à leurs yeux " raciste " du candidat, aux cris de " Zemmour casse toi, Paris n’est pas à toi ".

Le rassemblement de Villepinte est scruté avec attention, au vu du parcours étonnant et controversé d’Eric Zemmour, qui a fait une percée fulgurante dans les sondages depuis la rentrée.

Certains le qualifiaient même au second tour devant Marine Le Pen. Mais son étoile a semblé pâlir ces dernières semaines, et de dérapages en provocations, le candidat a perdu des soutiens et des points dans les intentions de vote.

Pour le soutenir sont présents au meeting les responsables de deux petits partis identitaire et de la droite catholique traditionnelle ralliés à M. Zemmour.

La réunion de Villepinte a lieu au lendemain de la désignation de la candidate de la droite républicaine (LR), Valérie Pécresse, présidente de la région parisienne qui s’est imposée devant le très droitier Eric Ciotti, parfois proche des thèses de M. Zemmour.

AFP

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