Un document judiciaire portant sur les motifs de la perquisition effectué par le FBI chez l’ancien président Donald Trump, a été publié ce vendredi par la justice américaine. Le contenu a été cependant expurgé de certaines informations confidentielles. La publication du document avait été imposée par le juge fédéral Bruce Reinhart.

La justice américaine a publié vendredi un document judiciaire exposant les motifs de la récente perquisition de la police fédérale (FBI) au domicile, en Floride, de l’ancien président Donald Trump, mais le contenu du document a été largement expurgé dans l’intérêt de l’enquête.

Le juge fédéral Bruce Reinhart avait imposé au ministère de la Justice de rendre public ce document clé, censé détailler les raisons qui ont conduit à enquêter sur Donald Trump, citant l’intérêt du public pour la perquisition sans précédent du domicile d’un ancien président américain.

Mais le magistrat avait accepté la demande du ministère d’expurger d’importantes parties du document — qui aurait pu révéler l’identité de certains acteurs du dossier — au nom d’un besoin " impérieux " de protéger les investigations.

Les autorités ont attendu jusqu’à la dernière minute, publiant le document de 38 pages peu après 12H00 (16H00 GMT), heure limite imposée par le juge Reinhart.

Images aériennes de la maison de Donald Trump en Floride lors de la perquisition du FBI (AFP)

 

Les autorités concernées s’étaient opposées à la publication dudit document, arguant du fait que cette publication nécessiterait un caviardage " si important que le reste du texte divulgué serait dépourvu de tout contenu significatif ".

Le 8 août, le FBI avait perquisitionné la résidence de Donald Trump en Floride, Mar-a-Lago, saisissant des cartons de documents confidentiels que le président républicain n’avait pas rendus après avoir quitté la Maison Blanche, malgré de multiples demandes.

Le document rendu public vendredi indique que les investigations ont démarré lorsque l’agence nationale des archives (NARA) a informé le ministère de la Justice, le 9 février 2022, qu’elle avait reçu de la part des équipes de Donald Trump 15 boîtes de documents contenant, notamment, selon la NARA, " des documents top secrets ".

La police fédérale a alors ouvert une enquête visant à déterminer " entre autres, comment les documents classifiés avaient quitté la Maison-Blanche (…) et s’étaient trouvés stockés " dans le club de Mar-a-Lago.

" Pays sans foi ni loi "

L’ex-magnat de l’immobilier avait de nouveau assuré vendredi sur son réseau Truth Social, avant la publication de ces documents judiciaires, que " les amateurs et voyous de la politique n’avaient aucun droit (…) de prendre d’assaut Mar-a-Lago et de voler tout ce qui passait à leur portée ".

" Nous vivons dans un pays sans foi ni loi ", s’était-il indigné.

Lundi, l’ancien président américain avait demandé que soit nommé un expert indépendant pour examiner les documents saisis par le FBI et déterminer lesquels pourraient garder le caractère " confidentiel " et n’être pas ainsi utilisés dans les enquêtes.

Des militants pro-Trump manifestent devant le siège du FBI (AFP)

 

La liste des articles saisis par le FBI, déjà rendue publique, mentionne de nombreux documents classés " top secret ". Toute la question est de savoir de quoi traitent ces documents.

Les enquêteurs soupçonnent l’ancien président républicain d’avoir violé une loi américaine sur l’espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels. Donald Trump a assuré que ces documents avaient été déclassifiés.

Donald Trump est aussi visé par des enquêtes sur ses efforts pour renverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020 et sur son rôle dans l’assaut de ses partisans contre le Capitole le 6 janvier 2021.

L’ancien président, qui flirte avec l’idée d’une candidature à l’élection présidentielle de 2024, a longuement fustigé cette perquisition, qu’il voit comme l’illustration d’une " chasse aux sorcières " le visant.

Il n’est pour l’instant poursuivi dans aucune affaire.

Avec AFP