Endommager la centrale nucléaire de Zaporijjia pourrait entraîner de graves conséquences, non seulement en Ukraine, mais au-delà, ont prévenu des responsables ukrainiens. Désormais, la communauté internationale se demande si l’intervention de casques bleus ne serait pas une solution. De son côté, la Russie proteste, et peste une fois de plus contre les sanctions internationales.

 

Les craintes autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée depuis six mois par les forces russes continuent de rester vives. Un accident nucléaire aurait " des conséquences non seulement pour l’Ukraine, mais aussi, clairement, des conséquences au-delà des frontières ", a averti Oleg Korikov, responsable de l’agence ukrainienne de sécurité nucléaire.

Plus grande centrale nucléaire d’Europe, Zaporijjia subit des bombardements dont Kiev et Moscou s’accusent mutuellement.

Dans un rapport publié mardi après une visite, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a souhaité la mise en place d’une " zone de sécurité " autour du site, dont la situation est devenue " intenable ".

Le chef de l’opérateur public ukrainien Energoatom, Petro Kotine, a souhaité pour sa part mercredi que cette centrale soit placée sous la protection d’un " contingent de maintien de la paix ".

Mais le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a réclamé des " clarifications " à l’AIEA sur ce rapport, et M. Poutine a démenti des affirmations de l’agence sur la présence d’équipements militaires sur le site.

" Référendum " pour annexer des régions ukrainiennes

A Moscou, le parti de Vladimir Poutine, Russie Unie, a proposé d’organiser le 4 novembre des référendums dans les territoires sous contrôle russe en Ukraine, en vue de les rattacher à la Russie.

" Donetsk, Lougansk et de nombreuses autres villes russes vont enfin retrouver leur port d’attache. Et le monde russe, aujourd’hui divisé par des frontières formelles, retrouvera son intégrité ", a déclaré le secrétaire du Conseil général de Russie Unie, Andreï Tourtchak.

La centrale de Zaporijjia (entourée d’un cadre rouge) et la ville limitrophe d’Enerhodar (à gauche).

 

A Kiev, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valery Zaloujny, a pour la première fois reconnu avoir mené des frappes de missiles ayant visé en août des bases russes en Crimée, menaçant de poursuivre ce type d’opérations.

L’Ukraine a " effectué avec succès des frappes de missiles sur des bases militaires de l’ennemi, notamment sur l’aérodrome de Saki ", a-t-il écrit dans un article publié par l’agence de presse publique Ukrinform.

Des explosions ont retenti début août sur cet aérodrome russe situé en Crimée et avaient fait un mort et plusieurs blessés et détruit notamment des munitions destinées à l’aviation militaire.

Près de la ligne de front, des civils ukrainiens se préparent d’ores et déjà à un hiver rendu encore plus rude par la prolongation des combats et le manque de gaz pour se chauffer.

" Nous allons nous regrouper pour nous réchauffer (…) et advienne que pourra ", philosophe Oleksandre Matviïevski, un habitant de Kramatorsk, à 25 km du front, tronçonneuse à la main.

À Bruxelles, Ursula von der Leyen a aussi proposé que l’UE verse une aide financière de 5 milliards d’euros pour aider l’Ukraine, deuxième tranche d’un paquet maximum de 9 milliards pour 2022.

Cette aide devra encore être approuvée par les 27 pays membres de l’UE, qui ont prévu d’en discuter vendredi lors d’une réunion des ministres des Finances à Prague.

Avec AFP