Plus d’une centaine d’étudiantes de la communauté Hazara, très discriminée en Afghanistan, ont manifesté le 2 octobre dans la ville d’Herat. Elles souhaitaient dénoncer l’attentat suicide de vendredi 30 septembre qui a tué 35 personnes, dont 20 jeunes filles, dans une école, avant d’être rapidement dispersées par les Talibans.

Plus d’une centaine d’étudiantes, la plupart appartenant à la communauté minoritaire Hazara, ont manifesté dimanche dans la ville d’Herat, dans l’ouest de l’Afghanistan, pour dénoncer l’attentat suicide qui a tué, vendredi à Kaboul, au moins 35 personnes dont 20 jeunes filles.

" L’éducation est notre droit! Le génocide est un crime! ", ont crié dimanche les jeunes filles qui ont entamé une marche depuis l’université de Herat en direction du siège de la province, a constaté un correspondant de l’AFP.

35 morts et 82 blessés

Mais les manifestantes, qui dénonçaient l’attentat commis vendredi contre les femmes de leur communauté, ont été stoppées avant d’atteindre leur but par des Talibans lourdement armés.

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Vendredi matin, un homme s’est fait exploser dans une salle de classe d’un centre de formation de la capitale préparant les étudiants à leurs examens universitaires, tuant au moins 35 personnes dont 20 femmes, et faisant 82 blessé, selon le bilan de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua).

Plusieurs centaines d’élèves étaient réunis pour passer un examen dans cet établissement situé dans le quartier de Dasht-e-Barchi qui abrite la minorité chiite hazara de la capitale afghane. Dans la salle, les filles étaient séparées des garçons, et ont été les principales victimes de l’assaillant qui a surgi à l’avant de la pièce où elles étaient rassemblées.

L’attentat n’a pas été revendiqué. Mais par le passé, plusieurs attaques contre les Hazaras ont été revendiquées par l’EI-K, la branche régionale du groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui les considère comme hérétiques et s’oppose à l’éducation des filles.

Les Hazaras cibles de discrimination

Les talibans considèrent également la communauté hazara comme des païens, et les groupes de défense des droits de l’Homme les ont souvent accusés de les prendre pour cible.

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Depuis que les talibans ont repris le pouvoir en août 2021, les manifestations de femmes, qui rassemblent rarement plus d’une quarantaine de personnes, sont devenues risquées, de nombreuses manifestantes ayant été arrêtées. Des rassemblements de femmes, notamment pour le droit d’étudier, ont également été interrompus par des Talibans tirant des coups de feu en l’air.

L’éducation des filles est une question extrêmement sensible en Afghanistan, pays à majorité sunnite. Les talibans ont interdit l’enseignement secondaire (collège et lycée) aux filles. Les étudiantes sont en revanche admises à l’université, mais leur nombre devrait se réduire avec les années, faute d’avoir été au collège et lycée.

Avec AFP