Théâtre d’une recrudescence de violences, un soldat israélien a été tué par un groupe armé palestinien dans la colonie israélienne de Shavei Shomron. Le ministre de l’Intérieur, Benny Gantz, a affirmé que les opérations anti-terroristes israéliennes allaient " s’intensifier ", alors que les services de sécurité israéliens ont encerclé le camp de réfugiés de Chouafat. 

L’armée et la police israéliennes mènent une chasse à l’homme pour tenter de retrouver un Palestinien de 22 ans soupçonné d’une attaque qui a fait trois blessés. (AFP)

 

 

Un second soldat israélien a été tué en moins d’une semaine mardi dans une nouvelle attaque armée, cette fois dans un secteur de Cisjordanie théâtre d’une recrudescence des violences.

" Deux assaillants circulant à bord d’un véhicule se sont approchés de la localité de Shavei Shomron et ont ouvert le feu sur des soldats israéliens " qui menaient des " opérations " dans ce secteur, a indiqué l’armée israélienne dans un bref message, précisant qu’un militaire atteint avait succombé à ses blessures.

Shavei Shomron est une colonie israélienne d’un peu plus de 1000 habitants fondée à la fin des années 1970 et située à proximité de Naplouse, une grande ville du nord de la Cisjordanie, théâtre de heurts et d’opérations israéliennes ces derniers mois.

Intensification des opérations anti-terroristes

Dans la foulée d’attaques anti-israéliennes meurtrières en mars et en avril, l’armée a multiplié les opérations et les arrestations en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par l’État hébreu depuis 1967, surtout dans les secteurs de Jénine et Naplouse.

Ces raids israéliens, souvent émaillés de heurts avec la population palestinienne, ont fait plus d’une centaine de morts côté palestinien, soit le bilan le plus lourd en Cisjordanie depuis près de sept ans, selon l’ONU.

En parallèle, ces derniers mois, Naplouse a vu émerger un nouveau regroupement de combattants nommé " la fosse aux lions ", en hommage à Ibrahim al-Nabulsi, un jeune combattant surnommé le " lion de Naplouse " et tué en août par l’armée israélienne, après avoir fédéré des centaines, voire des milliers, de jeunes Palestiniens par sa rhétorique musclée.

Mardi, ce groupe a d’ailleurs revendiqué une série d’attaques contre des positions israéliennes autour de Naplouse.

" Nous allons attraper le terroriste et ceux qui l’ont aidé. Les opérations antiterroristes vont se poursuivre et s’intensifier ", a déclaré sur Twitter le ministre israélien de la Défense Benny Gantz, à propos de cette attaque meurtrière.

Une chasse à l’homme à Chouafat
Les services de sécurité israéliens ont encerclé le camp de réfugiés de Chouafat, théâtre de heurts entre jeunes Palestiniens et les forces locales. (AFP)

 

 

L’armée israélienne a identifié le soldat tué comme étant Ido Baroukh, 21 ans, deuxième militaire tué cette semaine après l’attaque, samedi soir, visant la soldate Noa Lazar, 18 ans, abattue par balle au checkpoint de Chouafat, un camp de réfugiés palestiniens à Jérusalem-Est, secteur occupé et annexé par Israël.

Depuis, l’armée et la police israéliennes mènent une chasse à l’homme pour tenter de retrouver un Palestinien de 22 ans soupçonné de cette attaque qui a aussi fait trois blessés, dont un Israélien de 30 ans grièvement blessé par balle à la tête.

Les services de sécurité israéliens ont notamment encerclé le camp de réfugiés de Chouafat, théâtre de heurts entre jeunes Palestiniens et les forces locales, selon un photographe de l’AFP sur place.

" Il y a de la souffrance à Chouafat. Des personnes malades ou blessées peinent à sortir du camp pour être soignées, les boulangeries sont vides, des médecins et des infirmières n’arrivent pas à y accéder ", a déclaré sur place à l’AFP le député arabe israélien Ahmed Tibi.

" Pour sortir du camp, il faut faire la queue dans sa voiture pendant trois ou quatre heures. C’est un châtiment collectif ", a-t-il ajouté.