Bouclant une semaine consacrée au rassemblement, Valérie Pécresse a promis vendredi de faire campagne " main dans la main " avec Xavier Bertrand, dont l’image sociale lui sera précieuse dans la course à l’Elysée pour parler à tous les électeurs.

" Je vais m’engager à fond dans cette campagne ", a assuré devant des journalistes le président des Hauts-de-France, qui recevait à Lille la candidate à la présidentielle désignée par Les Républicains samedi dernier.

Son soutien était attendu, Xavier Bertrand ayant dès l’annonce du premier tour dit qu’il rallierait Valérie Pécresse. Il l’a répété vendredi: " toutes mes équipes sont au service " de la candidate qui est " la seule qui peut l’emporter ".

" Avec Xavier, on va faire cette campagne main dans la main ", a de son côté affirmé Valérie Pécresse.

Le message est important pour la candidate, alors que Xavier Bertrand avait longtemps fait cavalier seul dans la course à l’Elysée avant d’accepter de réintégrer la compétition commune à LR.

Fair-play, celui qui a fini quatrième du congrès est immédiatement passé des paroles aux actes lors d’une réunion publique: " Je vous demande de faire le maximum pour la victoire de Valérie Pécresse! ", a-t-il lancé.

Dans cette course vers l’Elysée, son apport est " indispensable ", a assuré Valérie Pécresse, en vantant les " deux éléments d’identité politique très forts " que représente Xavier Bertrand: la " lutte contre les fractures territoriales et sociales " et la volonté de " revaloriser le travail ".

A la tête d’une région qui reste l’une des plus pauvres de France, ce farouche opposant au Rassemblement national, au nom de la droite républicaine, s’était lancé dans la présidentielle en défendant le tryptique " autorité, territoires, travail ".

" Il va lui ramener beaucoup de choses ", estimait après la réunion publique Aïcha, 64 ans, ancienne des " gilets jaunes ", selon qui " Xavier est pour le peuple, Valérie est pour le peuple et j’en suis très très fière ". " Xavier Bertrand, je le vois Premier ministre et M. Ciotti je le vois à l’Intérieur! "

Défenseur d’une ligne très ferme sur l’identité et le régalien, Eric Ciotti avait été lundi le premier à recevoir Valérie Pécresse qui lui avait promis une place " singulière ", à l’instar de Charles Pasqua aux côtés de Jacques Chirac.

Eric Ciotti avait été l’autre finaliste de la primaire qui s’est jouée à quelques milliers de voix.

"Fractures"

Ayant tiré les leçons de 2016, où François Fillon s’était imposé sans ménagement après sa victoire à la primaire, Valérie Pécresse a elle consacré sa première semaine de candidate au rassemblement: chez Philippe Juvin mardi, Michel Barnier jeudi, elle a aussi rencontré les parlementaires ainsi que, jeudi soir, l’ancien président de LR Laurent Wauquiez.

Mais pour l’emporter, il faudra aller au-delà des seuls adhérents LR.

Empruntant à Xavier Bertrand les thématiques des " fractures ", des Français " pour qui la fin du mois commence le 10 " et des territoires " qui se sentent abandonnés ", Valérie Pécresse l’a répété: " c’est aussi à ce peuple de France que je veux parler dans cette campagne ".

A l’issue de la réunion publique, certains des 200 spectateurs n’avaient aucun doute: " Comme elle l’a dit, la droite est de retour, mais unie et plus forte qu’avant ", affirmait Mathis Percheron, étudiant de 18 ans.

" Elle arrivera vraiment à rassembler, ceux du centre notamment, et à prendre de potentiels électeurs à Emmanuel Macron ", renchérissait Hugo Bubea, 18 ans également.

Après la journée de vendredi passée dans une usine de robots et en réunion publique, tous deux se retrouveront lundi pour un déplacement commun à Calais, ville au croisement des sujets liés à la pêche et à l’immigration.

Avec un adversaire unique dans le viseur, à quatre mois de la présidentielle: le chef de l’Etat qui, selon Xavier Bertrand, a " fracturé le pays comme jamais ".

" Emmanuel Macron est battable, nous en avons tous deux la conviction ", a expliqué Valérie Pécresse qui a fait un bond dans les sondages puisque certains la donnent même gagnante au second tour face au chef de l’Etat.

AFP

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