Cinq personnes, dont un policier qui n’était pas en service, ont été tuées dans une fusillade le 13 octobre à Raleigh, ville américaine de Caroline du Nord. Le tireur, qui a également fait plusieurs blessés, a rapidement été arrêté par les autorités.

Un suspect a été arrêté jeudi à Raleigh, dans le sud-est des États-Unis, après la mort par balles de cinq personnes, dont un policier qui n’était pas en service, ont annoncé les autorités de cette ville.

Le tireur a aussi blessé plusieurs personnes, dont une grièvement, parmi lesquelles un policier d’une brigade canine. Le pronostic vital de ce dernier n’est cependant pas engagé, a indiqué la maire de la municipalité, Mary-Ann Baldwin, déplorant un " jour triste et tragique ".

Premiers tirs en fin d’après-midi

Les premiers tirs ont retenti peu après 17H00 (21H00 GMT) sur un sentier de promenade de cette ville de près de 500.000 habitants, capitale de la Caroline du Nord.

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Un important contingent des forces de l’ordre a alors été déployé pour retrouver l’auteur de la fusillade, ont rapporté les médias locaux.

" Je l’ai vu passer devant ma maison, dans le jardin. Il avait un fusil de chasse à canon long et était habillé en tenue de camouflage ", a raconté Robert, un témoin qui n’a pas souhaité donner son nom, à la chaîne locale WRAL.

Lors d’une conférence de presse en soirée, Mme Baldwin a détaillé qu' "à environ 20H00, la police de Raleigh (avait) indiqué avoir encerclé un suspect dans une résidence de la zone ".

" Le suspect a été placé en détention ", a tweeté peu après la police de la ville. Il s’agit d’un " jeune homme blanc ", selon le lieutenant Jason Borneo.

Fusillades régulières

" Ce soir, la terreur a frappé à notre porte ", a déploré le gouverneur de l’État, Roy Cooper, en conférence de presse. " Le cauchemar de toute population est arrivé à Raleigh. C’est un acte de violence insensé, horrible et rageant qui a été commis. "

Des fusillades endeuillent régulièrement les États-Unis, qui paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès.

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Les autorités ont rapidement annoncé l’arrestation du tireur (AFP)

 

Face à ce fléau, " nous devons faire davantage ", a appelé la maire de la capitale de la Caroline du Nord, visiblement bouleversée. " Nous devons mettre un terme à cette violence gratuite en Amérique. Nous devons réagir face à la violence par armes à feu. Notre tâche est immense. Et ce soir notre deuil est immense. "

Environ 49.000 personnes sont mortes par balle aux États-Unis en 2021, contre 45.000 en 2020, qui était déjà une année record. Cela représente plus de 130 décès par jour, dont plus de la moitié sont des suicides.

Ce sont toutefois les fusillades à nombreuses victimes qui marquent le plus les esprits, tout en illustrant le fossé idéologique séparant les conservateurs et les progressistes sur la question de comment prévenir de telles tragédies.

Un manque toujours flagrant de régulations des armes

L’histoire américaine récente est en effet jalonnée de tueries, sans qu’aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l’abri, de l’entreprise à l’église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun.

Un massacre commis dans un lycée en Floride, le 14 février 2018 à Parkland, avait déclenché un vaste mouvement national, avec la jeunesse en fer de lance, pour exiger un encadrement plus strict des armes individuelles aux États-Unis.

Mais, malgré la mobilisation de plus d’un million de manifestants, le Congrès des États-Unis n’a pas adopté de loi ambitieuse, nombre d’élus étant sous l’influence de la puissante National Rifle Association (NRA), le premier lobby américain des armes.

De fait, dans un pays où la possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions  d’Américains comme un droit constitutionnel fondamental, les seules avancées législatives récentes restent marginales, comme la généralisation des contrôles d’antécédents judiciaires et psychiatriques avant tout achat d’arme.

Avec AFP