Des attaques de " drones kamikazes " ont ciblé lundi matin un quartier central de Kiev et plusieurs très fortes explosions ont été entendues. Depuis le 10 octobre dernier, en réaction à l’explosion sur le pont de Crimée non revendiquée par Kiev, Moscou déverse un déluge de feu sur la capitale et d’autres villes ukrainiennes.

Plusieurs explosions ont été entendues successivement entre 03H35 et 03H58 GMT à Kiev. Les sirènes d’alerte aérienne avaient retenti peu avant la première explosion.

" Drones kamikazes "

" La capitale a été attaquée par des drones kamikazes ", a indiqué sur Telegram peu de temps après les explosions le chef du cabinet de la présidence ukrainienne, Andriï Iermak. Après les premières frappes, un journaliste de l’AFP a vu l’un de ces appareils s’abattre sur un immeuble, alors que deux policiers à genoux tentaient de l’abattre avec leurs armes de service.

Les attaques ont ciblé le quartier de Chevchtchenko, quartier résidentiel animé du centre de Kiev, selon le maire Vitali Klitschko, qui a demandé à la population de rester dans les abris. Aucune information n’était disponible sur d’éventuelles interceptions de ces drones.

Le chef du cabinet de la présidence ukrainienne a estimé lundi matin que ces attaques russes reflétaient un sentiment de " désespoir " de la part des Russes. Il a appelé à un soutien immédiat à la défense anti-aérienne ukrainienne, réclamant " davantage d’armes pour défendre le ciel et détruire l’ennemi ". Après les explosions, un feu s’est déclaré dans un immeuble non habité et " plusieurs immeubles résidentiels ont été endommagés ", a ajouté le maire de Kiev, sans pouvoir fournir à ce stade un premier bilan.

 

Des attaques de " drones kamikazes " ont ciblé lundi matin un quartier central de Kiev et plusieurs très fortes explosions ont été entendues, une semaine exactement après une série de frappes russes sur la capitale ukrainienne. (AFP)

 

Représailles

Lundi 10 octobre, des bombardements russes d’une ampleur inégalée depuis des mois avaient touché Kiev et d’autres villes d’Ukraine, faisant au moins 19 morts et 105 blessés et suscitant un tollé international. Ils avaient été lancés en représailles à une énorme explosion qui a partiellement détruit le pont de Crimée, ouvrage symbolique et stratégique reliant le territoire russe à la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou. Kiev n’a ni admis ni démenti son implication.

Les frappes russes la semaine passée avaient visé des infrastructures essentielles ukrainiennes, en particulier les installations énergétiques du pays, souvent très loin du front. Selon la présidence ukrainienne, des drones d’attaque livrés à la Russie par l’Iran avaient été utilisés pour ces attaques, en plus de missiles.

 

De la fumée s’élève d’un immeuble à Kiev après que des attaques de " drones kamikazes " ont ciblé lundi matin un quartier central de Kiev. (AFP)

 

En réponse aux bombardements de la semaine dernière, les alliés occidentaux de l’Ukraine lui ont promis davantage de systèmes de défense anti-aériens. Vendredi, depuis Astana, le président russe Vladimir Poutine s’était dit satisfait de ces frappes massives et avait jugé que de nouveaux bombardements d’ampleur sur les villes d’Ukraine n’étaient pas nécessaires " pour l’instant ".

La Russie est sur la défensive sur l’essentiel du front en Ukraine, reculant depuis le mois de septembre aussi bien dans le Nord, que dans l’Est et le Sud. Pour tenter d’inverser la tendance, Vladimir Poutine a ordonné fin septembre la mobilisation de centaines de milliers de réservistes, autrement dit des civils, pour aller au front.

Avec AFP