Les manifestations se sont poursuivies jeudi en Iran, tandis que les dirigeants iraniens promettaient de punir les " ennemis " de la République islamique et évoquent un " complot étranger ". L’ONU a dénoncé la " brutalité " du régime des mollahs et réclame la création d’un " mécanisme international " d’enquête sur la mort de centaines de personnes.
#MahsaAmini, watch an animation of our sisters or comrades or sisters who were martyred in the women’s revolution.
Our revolution will win.
This is our promise to martyrs…#MahsaAmini#Mahsa_Amini#مهسا_امینی pic.twitter.com/wociqUbBXz— Ahmed Ekim (@beybun_rojhilat) October 27, 2022
Selon Amnesty international, depuis mercredi soir, " les forces de sécurité iraniennes ont intensifié leur recours à la force illégale – notamment en tirant à balles réelles, des plombs métalliques et des gaz lacrymogènes – contre des manifestants et des personnes en deuil qui s’étaient rassemblés dans les provinces du Kurdistan, de l’Azerbaïdjan occidental, de Kermanshah et du Lorestan ", faisant 8 morts.
In Shahryar of Tehran, protesters chant against the Islamic Republic and the suppressiveforces.
27 October 2022.#MahsaAmini pic.twitter.com/eBq7GZCCo3— Turquoise Women of Iran زنان فیروزهای (@ZananFirouzehie) October 28, 2022
Six semaines après la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, qui a été l’étincelle de la contestation, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’Homme en Iran Javaid Rehman a également dénoncé jeudi la " brutalité " du régime iranien et réclamé la création d’un " mécanisme international " d’enquête sur la mort d' "au moins 250 personnes " depuis mi-septembre.
#shame_on_Malley #مهساامینی#MahsaAmini #women_life_liberty#Iran_Revolution2022 pic.twitter.com/RnTrcwMynR
— Oghab e Iran (@e_oghab) October 28, 2022
La France a condamné la répression et a indiqué travailler avec ses partenaires européens à de nouvelles sanctions ciblées contre des responsables iraniens.
De leur côté, les dirigeants iraniens ont continué de pointer du doigt les " ennemis " de l’Iran.
ساری #shame_on_Malley #مهساامینی#MahsaAmini #women_life_liberty#Iran_Revolution2022 pic.twitter.com/3ywZSZobMf
— Oghab e Iran (@e_oghab) October 28, 2022
Le président iranien Raïssi a semblé établir un lien entre les manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini – que Téhéran considère comme des " émeutes " – et un attentat revendiqué par Daech (Etat islamique ou EI) qui a fait 15 morts mercredi dans un important sanctuaire musulman chiite de Chiraz, dans le sud de l’Iran.
" L’intention de l’ennemi est de perturber les progrès du pays et ces émeutes ouvrent la voie à des actes terroristes ", a-t-il déclaré à Zanjan (nord-ouest), après avoir promis la veille une réponse sévère des forces de sécurité à l’attaque de Chiraz.
This is happening in Iran right now.#مهسا_امینی #جنگ_تا_پیروزی pic.twitter.com/6BGpEBJGp2
— 💚🤍❤️Anjelica Af 💚🤍❤ (@MEGAFree88) October 28, 2022
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a lui appelé le pays à s’unir pour combattre le " complot " fomenté par les " ennemis de l’Iran ".
Les dirigeants iraniens accusent principalement les États-Unis, ennemi juré de l’Iran, d’être derrière les événements qui agitent le pays depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini.
Jeudi, le ministère iranien des Affaires étrangères a aussi convoqué l’ambassadeur allemand Hans-Udo Muzel pour protester contre des propos de responsables allemands " incitant aux émeutes " en Iran, a rapporté Irna.
The new Iranian Revolution is in its 41st day and hasn’t lost any energy.
Either you’re for Iran or you’re for the Islamic Republic, there’s no moderate position here.
It should be one of the easiest decisions you’ll ever make. #MahsaAmini #ZhinaAmini pic.twitter.com/5Ddty3HrjC
— Yashar Ali 🐘 یاشار (@yashar) October 27, 2022
Berlin avait notamment annoncé la veille vouloir encore durcir ses relations avec l’Iran en réponse à la répression du mouvement de protestation.
Ce mouvement s’est créé sous l’impulsion de femmes, d’écolières, d’étudiants, ulcérés par le décès de Mahsa Amini trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs.
Défiant un lourd dispositif de sécurité, des milliers de personnes se sont réunies mercredi autour de sa tombe à Saghez, sa ville d’origine au Kurdistan, pour un hommage à la fin du deuil traditionnel de 40 jours. Les manifestations se sont poursuivies dans la nuit et jeudi.
This is in Isis/Islamic regime occupied #Gilan (Oct.27.22) they are firing directly at any Iranians outside. The north of Iran faced the highest casualties in the beginning of the #IranRevolution2022 #MahsaAmini #Iran #IranRevoIution pic.twitter.com/htlNJUAEQS
— Shahram🌞🦁≠ 𐎠𐎾𐎹 (@BehdinEran) October 28, 2022
Un rassemblement s’est notamment tenu jeudi près de la ville occidentale de Khorramabad, sur la tombe d’une autre jeune fille, Nika Shahkarami, 16 ans, 40 jours après qu’elle eut été tuée par les forces de sécurité, selon le groupe de défense des droits HRANA basé aux États-Unis.
" Je tuerai, je tuerai, quiconque a tué ma sœur ", scandaient les manifestants dans une vidéo publiée par HRANA sur Twitter.
Des jeunes se sont également rassemblés pour lui rendre hommage dans les universités de Téhéran et de Karaj, à l’ouest de la capitale, selon d’autres images partagées.
À Mahabad (ouest), les forces de sécurité ont ouvert le feu jeudi, tuant au moins trois personnes, selon le groupe de défense des droits humains Hengaw.
#Iran #IranRevolution
October 27, Tehran (Cheetgar Neighborhood) – Chants of " This is the year of {shedding} blood; Seyed Ali {Khamenei} will be toppled "#IranRegimeChange https://t.co/ah7yHFQ51K— Reza Taba (@raytabataba) October 28, 2022
Ces incidents ont éclaté après l’enterrement d’un manifestant de 35 ans, Ismaïl Mauludi, tué mercredi soir, alors que la foule se dirigeait vers les bureaux du gouverneur, a ajouté l’ONG basée en Norvège, qui défend les droits des Kurdes d’Iran.
Dans la nuit, les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur des manifestants à Marivan, dans la province du Kurdistan (ouest), selon une vidéo publiée par Hengaw.
" Mort au dictateur ", criaient les manifestants qui avaient allumé des feux dans les rues de la ville voisine de Bukan, selon ce groupe. Des scènes similaires ont été signalées à Ilam, une ville de l’ouest également, proche de la frontière avec l’Irak.
La répression des protestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini avait fait au moins 141 morts, dont des enfants, selon un bilan publié mardi par l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo.
Avec AFP