Des militaires indiens et chinois se sont affrontés à la frontière entre les deux pays, faisant plusieurs blessés la semaine dernière. En cause, une mauvaise délimitation des frontières dans l’Himalaya, l’Inde accusant les militaires chinois d’avoir franchi une zone interdite. Suite à l’incident, les deux parties " se sont immédiatement retirées de la zone ".

Un nouvel affrontement entre militaires indiens et chinois a eu lieu, en fin de semaine dernière, sur la frontière himalayenne contestée entre l’Inde et la Chine, faisant des blessés des deux côtés, a annoncé lundi la partie indienne.

L’incident, qui s’est produit vendredi, a causé des " blessures mineures à quelques personnes " dans les deux camps, a déclaré une source proche de l’armée indienne.

Selon les médias indiens, la plupart des blessés sont des membres de l’armée chinoise (AFP)

Selon une autre source, dans l’armée cette fois, au moins six soldats indiens ont été blessés.

La Chine n’a pour le moment fourni aucune information officielle à ce sujet.

Les militaires chinois se sont approchés de la zone située à proximité de la " Ligne de contrôle effectif " – la frontière de facto – où il avait été convenu qu’aucune des deux parties ne patrouillerait, ont assuré ces sources.

Les soldats indiens ont alors réagi " de manière ferme et résolue ", a raconté la première source.

" Rétablir la paix "

Après l’escarmouche, les deux parties " se sont immédiatement retirées de la zone ", a-t-elle ajouté.

Un commandant indien a ensuite eu une réunion avec un homologue chinois pour " discuter du problème dans le cadre des mécanismes en vigueur afin de rétablir la paix et la tranquillité ".

L’incident est survenu dans le secteur de Tawang, dans l’État indien d’Arunachal Pradesh, dont la totalité est revendiquée par la Chine qui appelle cette région le Tibet du Sud.

L’Inde renforce ses infrastructures à sa frontière sous tension avec la Chine, près de l’Himalaya, afin d’être prêt en cas d’incident (AFP)

La première source a déclaré qu’il existait " des zones de perception différente, dans lesquelles les deux parties patrouillent jusqu’à leurs lignes de revendication. C’est la tendance depuis 2006 ".

Les médias indiens ont cité des sources anonymes affirmant que cet affrontement a impliqué environ 300 membres de l’Armée populaire de libération chinoise et que le plus grand nombre des blessés se trouvait côté chinois.

Frontières floues

La Chine et l’Inde se sont livrées une guerre en 1962 au sujet de leur frontière contestée.

Les tensions entre ces deux pays sont latentes depuis des heurts en 2020 qui ont fait vingt morts parmi les militaires indiens et au moins quatre parmi les soldats chinois.

Le tracé exact de la frontière, dont une partie se situe à plus de 4.000 mètres, n’a jamais été délimité.

Les températures hivernales peuvent plonger en dessous de moins trente degrés, faisant se casser les canons des fusils et grippant les équipements.

Des soldats indiens simulent des exercices militaires dans des tranchées et s’exercent au maniement de canons d’artillerie dans les montagnes de l’Himalaya (AFP)

Déjà avant l’affrontement de juin 2020, l’Inde se rapprochait au plan stratégique des Occidentaux, approfondissant sa coopération en matière de sécurité avec les États-Unis, le Japon et l’Australie dans la région Asie-Pacifique.

Unis par leur inquiétude face à l’influence croissante de la Chine dans la région, ces pays forment ensemble ce qu’on appelle l’Alliance quadrilatérale.

L’Inde s’est également engagée dans la modernisation de ses forces armées, un programme d’un montant de 130 milliards de dollars, et a notamment commandé des hélicoptères d’attaque aux États-Unis et un système de défense antimissiles à la Russie.

Avec AFP