Sanctionné par l’Union européenne, un haut dignitaire religieux chiite a vivement réagi, affirmant que " l’UE est le plus grand violeur des droits de l’homme ". Sayyid Ahmad Khatami a été sanctionné pour ses propos sur les manifestations. 

 

 

Un haut dignitaire religieux chiite Sayyid Ahmad Khatami a vivement réagi vendredi dans son prêche aux sanctions prises par l’Union européenne à son égard pour ses positions hostiles aux manifestations déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini.

L’Iran a été secoué par des vagues de protestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, après son arrestation à Téhéran pour avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes.

L’UE a inscrit lundi Sayyid Ahmad Khatami, quinze responsables militaires et quatre membres de l’IRIB, la radio télévision d’État, sur sa liste noire des personnes interdites d’entrée dans l’UE.

" Au cours de la dernière décennie, l’Union européenne s’est comportée comme une colonie américaine et a agi comme le lui demandaient les États-Unis ", a déclaré vendredi Sayyid Ahmad Khatami.

" L’UE est le plus grand violeur des droits de l’homme ", a-t-il ajouté qualifiant le bilan de l’UE sur ce plan de " dossier noir ".

Les responsables affirment que des centaines de personnes ont été tuées dans les violences de rue en Iran, dont des dizaines de membres des forces de sécurité, et des milliers ont été arrêtés.

Le religieux a été inclus sur la liste parce que selon l’UE il a incité à la violence contre les manifestants, notamment en exigeant contre eux la peine de mort.

" Certains, au nom des étudiants, " soutiennent des individus qui ont " avoué des meurtres ", s’est-il exclamé. Les étudiants ont été aux avant-postes des récentes manifestations.

Le ministère des Affaires étrangères du pays a condamné jeudi les mesures de l’UE, les qualifiant d' "inacceptables et sans fondements ".

Les tribunaux iraniens ont condamné à mort 11 personnes en lien avec les manifestations et deux d’entre elles ont été exécutées.

Des opposants assurent qu’une douzaine d’autres risquent la peine capitale.

Avec AFP