Une riposte de Daech  (ou Etat islamique-EI) à une opération antijihadiste des forces kurdes a fait douze morts parmi les employés d’un champ pétrolier sous contrôle gouvernemental dans l’est de la Syrie. L’attaque de l’EI est intervenue au lendemain du lancement par les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les combattants kurdes) d’une vaste opération antijihadiste dans le nord et le nord-est du pays.

Les Forces démocratiques syriennes sont composées de milices kurdes, syriaques et arabes.

L’attaque, menée par des " cellules " affiliées à l’EI, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), a visé des bus transportant des ouvriers du champ pétrolifère d’Al-Taym à l’ouest de Deir Ezzor, une région de la vaste steppe syrienne dans laquelle les jihadistes se sont retranchés depuis la chute en mars 2019 de leur califat autoproclamé et de la perte de toutes leurs zones de contrôle.

Des femmes soldats des Forces démocratiques syriennes lors d’un entraînement.

Selon le directeur de l’Observatoire, Rami Abdel Rahmane, l’attaque a commencé " par la détonation d’engins explosifs au passage des bus, avant que des éléments de l’EI n’ouvrent le feu sur les véhicules ", tuant 12 travailleurs syriens.

De son côté, l’agence de presse officielle syrienne SANA a rapporté que " dix travailleurs avaient été tués et deux autres blessés à la suite d’une attaque terroriste visant trois bus transportant des ouvriers " travaillant dans le champ pétrolier.

Les attaques du groupe visent souvent des bases et véhicules militaires des forces gouvernementales dans la Badia (Badiat al-Sham), la steppe qui s’étend entre les provinces de Homs (centre) et Deir Ezzor, à la frontière avec l’Irak.

Photo d’archives de l’époque sombre quand Daech exhibait ses détenus avant de les exécuter.

La Badia est le théâtre d’affrontements auxquels participent parfois des avions russes en soutien aux forces gouvernementales qui visent les positions et mouvements de l’EI.

Depuis le début du mois, les cellules de l’EI ont accéléré le rythme de leurs opérations dans la Badia, ciblant principalement les forces gouvernementales et les groupes pro-iraniens alliés, tuant 37 combattants, ainsi que deux membres de l’EI et un civil, selon un bilan de l’Observatoire lundi.

Cette dernière attaque de l’EI est intervenue au lendemain du lancement par les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les combattants kurdes) d’une opération dans le nord et le nord-est du pays.

Un graffiti de Daech sur un mur de Raqqa.

L’opération, lancée " avec la participation de la coalition internationale antijihadiste " dirigée par les Etats-Unis, vise à " éliminer les cellules terroristes de l’EI (…) et les chasser hors des zones qui ont été le théâtre de récentes attaques terroristes ", indiquaient jeudi les FDS dans un communiqué.

Malgré les frappes notamment américaines visant ses dirigeants, ses mouvements et ses positions, l’EI parvient toujours à lancer des attaques, en particulier dans l’Est et le nord-est de la Syrie.

La guerre en Syrie, impliquant plusieurs pays outre les jihadistes, a tué depuis 2011 près d’un demi million de personnes et déplacé plusieurs millions d’autres à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Avec AFP