Pour le deuxième jour consécutif, le coeur de Buenos Aires s’est rempli lundi de manifestants, plusieurs dizaines de milliers, pour divers rassemblements en hommage au soulèvement populaire de la " grande crise " économique de 2001, aux 39 personnes mortes pendant la répression.

Jusqu’à nos jours, les Argentins enragent contre le FMI, qui a imposé des mesures d’austérité impopulaires pour accepter le financement du pays. Le FMI et plusieurs autres créanciers étrangers sont assimilés à des vautours tant et si bien que l’Argentine négocie jusqu’à présent le remboursement de certains créanciers qui ont perçus des intérêts dépassant les 50%, des créanciers appelés justement des " fonds vautours ". (Photos AFP)
En mi-journée, des dizaines de syndicats, mouvements sociaux, partis situés à la gauche du gouvernement péroniste (de centre gauche) ont investi la Plaza de Mayo, aux pieds du palais présidentiel Casa Rosada, le théâtre même des pires affrontements de " l’estallido ", l’explosion sociale des 19-20 décembre 2001.Le rassemblement, qui avait été précédé dimanche soir d’une " veillée " par ces mêmes organisations, tenait à la fois de l’hommage et de la mobilisation social, dans un contexte économique actuel qui pour eux sonne comme une possible répétition de l’histoire : un lourd endettement de l’Argentine et l’épée de Damoclès d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) qui rimerait avec austérité. "2001-2021 : Vive la rébellion populaire contre les +ajusteurs+ ". " A bas l’ajustement ! " " Dehors le FMI ", pouvait-on lire sur de grandes banderoles sur la place, où étaient aussi exposées des photos des manifestations et des affrontements de 2001, de la répression, des victimes.

" Le 20 décembre est un jour anniversaire très important en Argentine ", a expliqué à l’AFP Gabriel Solano, un militant du Parti ouvrier. " Mais, 20 ans après, nous voyons une situation plus ou moins semblable : grande pauvreté, misère et de nouveau un pacte avec le FMI qui menace le peuple d’un plan d’ajustement. Nous revenons ici, Plaza de Mayo, dire que nous ne voulons plus de plan d’ajustement pour le peuple ".

Ce décembre 2001, l’Argentine avait vu des années d’endettement continu, de plans d’austérité et au final une crise de liquidités avec gel des depôts bancaires, exploser en des pillages de magasins, des émeutes et au bout de 48 heures la démission du président Fernando de la Rua. Son éphémère successeur Adolfo Rodriguez Saà décrétait le plus grand défaut de paiement de l’histoire (100 milliards de dollars).

La " Gran crisis " de 2001, a laissé chez les Argentins un trauma durable, et une incertitude constante des lendemains financiers, mais aussi le souvenir d’un soulèvement qui fit céder un exécutif aux politiques néolibérales. Et de ce fait, est régulièrement invoqué par un large éventail politique, allant de l’extrême gauche au péronisme.

Lundi après-midi, la Plaza de Mayo, vidée dans le calme d’une première manifestation, se remplissait de nouveau, au son de fanfares et grosses caisses, de plusieurs milliers de personnes, cette fois à l’appel de syndicats et mouvements de gauche distincts de la mi-journée, comme le PCR (Parti communiste révolutionnaire), ou proches du péronisme, tels le MUP (Mouvement d’unité populaire) et le Mouvement Evita (Peron). Un autre rassemblement était prévu pour la fin de journée.

AFP

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