Comme de nombreux militants iraniens à l’étranger, Massi Kamari a fait l’objet de tentatives d’intimidations de la part de la République islamique iranienne, qui n’hésite pas à mobiliser tous les moyens pour faire taire les voix dissidentes, même dans des pays étrangers. 

Massi Kamari, réfugiée politique installée depuis 2018 en France, a fait l’objet d’une tentative d’intimidation de la part des services de renseignements iraniens. (AFP)

Le 3 janvier, Massi Kamari, réfugiée politique installée depuis 2018 en France, reçoit un message WhatsApp provenant du numéro de ses parents, l’invitant à rappeler immédiatement. Au départ, la militante refuse d’obéir à l’injonction, mais elle finit par céder: convoqués dans un bureau des services de renseignements iraniens, ses parents seront arrêtés si elle ne répond pas au téléphone. Face à ce chantage, elle finit par rappeler, prenant bien soin d’enregistrer l’appel avec le téléphone d’une de ses amies.

Une voix d’homme répond, celle d’un agent des renseignements iraniens: s’ensuit alors un échange glaçant, durant lequel l’agent menace la famille de la militante de représailles si elle ne met pas fin à ses activités de contestation.

Suite à cet appel, Massi Kamari bloque le numéro de sa mère ainsi que celui de son père. Elle continue de recevoir des nouvelles de ceux-ci grâce à une de ses sœurs, elle aussi domiciliée à l’étranger. Selon ses informations, ses parents n’auraient pas été à nouveau inquiétés. Refusant de se laisser intimider, la militante a décidé de diffuser l’enregistrement dans une interview jeudi à la chaîne Voice of America, en langue originale.

Elle a de même alerté la présidence de la République française, le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l’Intérieur à travers l’association HamAva (" Coalition nationale pour un Iran démocratique et laïque ") qu’elle a rejoint l’an dernier. Elle découvre alors que plusieurs militants iraniens basés en France ont été victimes de similaires tentatives d’intimidation.

Elle a exprimé ses craintes de représailles de la République iranienne, qui n’a pas hésité par le passé à se débarrasser d’opposants en exil. La militante Masih Alinejad avait notamment été victime l’an dernier d’une tentative de meurtre, déjouée par le FBI, aux États-Unis.