Réuni en session plénière, le Parlement européen a voté une résolution invitant les pays membres de l’Union européenne à inscrire les Gardiens de la Révolution iraniens sur la liste noire des " organisations terroristes ". Cet appel fait suite à la violente répression menée par le régime iranien contre les manifestants.

Un sit-in de manifestants appelant à couper les relations diplomatiques avec l’Iran, devant le Parlement européen à Strasbourg (AFP)

 

Le Parlement européen a demandé jeudi à l’UE d’inscrire les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de Téhéran, sur la liste noire des " organisations terroristes ".

Les eurodéputés, réunis en session plénière, ont adopté à main levée une résolution invitant l’Union européenne et ses États membres à inscrire les Gardiens de la révolution islamique sur la liste de l’UE en matière de terrorisme.

Le texte adopté jeudi souligne en particulier explicitement que les forces Qods et la milice Bassidj, qui sont affiliées aux Gardiens de la Révolution, doivent aussi être inscrites sur la liste noire.

Téhéran a averti qu’une telle décision aurait des " conséquences négatives ", au moment où les sujets de friction avec l’Union européenne se multiplient depuis plusieurs mois sur fond de mouvement de contestation dans le pays et de guerre en Ukraine.

Prenant en compte le fait que les Gardiens sont présents dans l’économie iranienne par l’intermédiaire de nombreuses entreprises qu’ils contrôlent directement ou indirectement, le texte réclame par ailleurs l’interdiction de " toute activité économique ou financière " avec ces dernières.

Pour Yannick Jadot, eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts, il est temps d’ajouter " le bras idéologique et répressif du régime des Mollahs " à la liste européenne des organisations terroristes. " C’est ainsi que l’Europe sera à la hauteur du combat magnifique des Iraniennes et des Iraniens pour leurs libertés et des valeurs de l’Union ", a-t-il ajouté, soulignant que la balle était désormais dans le camp du Conseil européen.

L’Iran est secoué par une vague de contestation contre le pouvoir depuis la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée trois jours après avoir été arrêtée à Téhéran par la police des mœurs pour avoir mal porté le voile islamique.

Plusieurs personnes ont été condamnées à mort et exécutées en lien avec les manifestations.

Avec AFP