Le Koweït se retrouve de nouveau dans l’impasse, alors que le gouvernement a démissionné lundi, trois mois seulement après sa formation. Cet épisode est le dernier en date de la profonde crise politique qui agite ce riche État pétrolier du Golfe.

Le gouvernement koweïtien, le sixième formé en trois ans, a démissionné lundi. L’équipe ministérielle avait prêté serment en octobre après la victoire de l’opposition aux élections législatives avec comme espoir de mettre fin aux turbulences politiques qui enrayaient toute tentative de réforme. Le Premier ministre Ahmad Nawaf al-Ahmad Al-Sabah a remis la lettre de démission de son gouvernement au prince héritier Mechal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, a rapporté lundi l’agence de presse officielle Kuna.

Le prince héritier koweïtien Sheikh Mishal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah (à droite) reçoit le roi du Bhoutan Jigme Khesar Namgyel Wangchuck au palais Bayan à Koweït. (AFP)
Clefs du pouvoir

Cette démission intervient alors que les parlementaires envisageaient d’interroger mardi deux ministres au sujet d’un débat sur les prêts à la consommation et d’une mauvaise gestion des finances publiques de ce riche État, l’un des principaux pays exportateurs de pétrole brut au monde. L’opposition, qui avait boycotté les élections législatives ces dix dernières années, a remporté fin septembre la majorité des sièges de l’Assemblée nationale.

Ces dernières années, les députés ont régulièrement pris à partie l’exécutif, y compris des ministres issus de la puissante famille régnante des Al-Sabah. Le Koweït est le seul pays du Golfe doté d’une scène politique et d’une société civile très actives bien que les clefs du pouvoir restent essentiellement aux mains des Al-Sabah. L’émir actuel, Nawaf al-Ahmad Al-Sabah, âgé de 85 ans, reste en retrait de la vie politique au profit du prince héritier.

Le gouvernement démissionnaire avait promis de s’attaquer à d’importants dossiers comme les projets de développement, la lutte contre la corruption et les investissements. L’instabilité politique du Koweït a refroidi l’appétit des investisseurs et entravé les réformes dans ce pays, certes riche mais qui peine à diversifier son économie comme le font actuellement ses puissants voisins saoudiens, qataris et émiratis.

Maxime Pluvinet avec AFP

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