Une jeune journaliste iranienne qui avait été arrêtée après avoir interviewé le père de Mahsa Amini a déclaré samedi avoir été condamnée sans audience. Elle a été condamnée à deux ans de prison, une amende et une interdiction de quitter le pays pendant cinq ans.  

Nazila Maroufian, une journaliste basée à Téhéran, avait été arrêtée fin octobre et détenue à la prison d’Evine à Téhéran. (AFP)

 

Une journaliste iranienne qui avait été arrêtée après avoir interviewé le père de Mahsa Amini, la jeune femme dont la mort en détention a déclenché des protestations en Iran, a déclaré samedi avoir été condamnée sans audience.

Nazila Maroufian, une jeune journaliste basée à Téhéran et originaire de la ville natale d’Amini, Saghez, dans la province du Kurdistan (nord-ouest), avait été arrêtée fin octobre et détenue à la prison d’Evine à Téhéran, selon des ONG.

" Selon une décision de la 26e chambre du tribunal révolutionnaire, j’ai été condamnée à deux ans de prison, à une amende (…) et à une interdiction de quitter le pays pendant cinq ans " pour " propagande contre le régime et propagation de fausses nouvelles ", a indiqué Mme Maroufian sur Twitter.

" La peine de deux ans de prison est avec sursis pendant une durée de cinq ans ", a-t-elle ajouté, en soulignant que le " verdict a été rendu sans une audience et sans défense de ma part ".

Mme Maroufian, qui travaille pour le site d’information Ruydad 24, avait publié un entretien avec Amjad, le père de Mahsa Amini, le 19 octobre sur le site en ligne Mostaghel.

Le titre de l’interview était " Le père de Mahsa Amini: ‘ils mentent!' ". Le site Mostaghel a depuis retiré le texte mais une version cachée témoigne du fait que le père nie la version des autorités iraniennes selon lesquelles sa fille souffrait de problèmes de santé.

La famille d’Amini affirme qu’elle a reçu un coup fatal en garde à vue.

La mort le 16 septembre de la jeune femme, arrêtée trois jours auparavant pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique d’Iran, a provoqué une vague de protestations dans le pays.

Les autorités qualifient généralement ces protestations d' "émeutes " encouragées par des pays et organisations hostiles à l’Iran. Elles affirment que des centaines de personnes, dont des membres des forces de sécurité, ont été tuées pendant les protestations et des milliers d’autres arrêtées.

Selon un dernier bilan de l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, les forces de sécurité ont tué depuis le 16 septembre au moins 488 personnes lors des manifestations, dont 64 âgées de moins de 18 ans.

Avec AFP