Un site militaire iranien situé à Ispahan a été la cible dans la nuit de samedi à dimanche d’une attaque par drones. De violentes explosions et des tirs de défense anti-aérienne ont été entendus dans la zone. L’attaque, selon des sources américaines, aurait visé des missiles balistiques. 

Une attaque par drones a été menée dans la nuit de samedi à dimanche sur un site militaire situé dans la localité d’Ispahan, au centre de l’Iran. Une source des Gardiens de la Révolution citée par la chaîne arabophone al-Hadeth a confirmé qu’une attaque a été menée contre une fabrique de munitions à Ispahan. Des habitants de la localité ont indiqué à la chaîne arabophone qu’au moins trois fortes explosions ont été entendues au cours de l’attaque.

Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux dont l’AFP n’a pu vérifier l’authenticité montre une vive explosion sur le site et des images de véhicules de secours se dirigeant ensuite vers la zone. Selon des sources américaines citées par al-Hadeth, cette attaque a visé une fabrique et un dépôt de missiles balistiques. Une information qui n’a pas pu être confirmée d’une autre source. Le Wall Street Journal a indiqué pour sa part que l’attaque a été menée par Israël. En début de matinée, dimanche, les médias israéliens faisaient état d’une " opération au coeur de l’Iran ". Le Jerusalem Post affirme que l’attaque a atteint totalement ses objectifs " contrairement à ce que prétendent les milieux officiels iraniens. Le journal israélien relève que " quatre explosions " se sont produites à Ispahan dans " une fabrique d’armes sophistiquées ".

Parallèlement, des explosions ont été signalées à Azarshahr, dans la région de l’Azerbaïdjan Oriental, dans le nord du pays. Selon le Ministère de la Défense, une raffinerie de pétrole aurait pris feu en raison de la température élevée sur le site. Aucune victime n’est à déplorer pour l’instant. D’autres explosions auraient eu lieu dans les provinces d’Alborz, de l’Azerbaïdjan Occidental, et de Gilan.

Des avions de combat auraient été entendues au-dessus de la capitale Téhéran, tandis que plusieurs vidéos, montrant des explosions et de la fumée, circulent sur les réseaux sociaux. Selon le média al-Hadeth, le dispositif de défense aérienne aurait été activé à l’est de la capitale.

Le ministère iranien de la Défense cité par l’agence Irna a confirmé dans la nuit qu’une attaque a été menée par des drones sur un site militaire à Ispahan, affirmant toutefois que l’attaque a été repoussée.  " Une attaque, qui a échoué, a été menée en utilisant des drones sur l’un des complexes d’équipements du ministère de la Défense ", a indiqué le ministère dans un communiqué rapporté par l’agence Irna, précisant que l’attaque n’a pas fait de victime mais uniquement " des dégâts mineurs à la toiture " d’un bâtiment.

Selon des sources américaines, les attaques de drones visaient un stock iranien de missiles balistiques.

Le vice-gouverneur de la province d’Ispahan,  Mohammad Reza Jan-Nesari, a également déclaré à la télévision, que l’attaque n’a " pas fait de victime ", en ajoutant qu’une enquête a été ouverte pour en définir les causes.

Le ministère a souligné que l’un des drones a été détruit par le système de défense anti-aérienne du site, tandis que les deux autres ont explosé.

" L’attaque n’a pas provoqué de perturbation dans le fonctionnement du complexe " , a affirmé le ministère.

Dans des déclarations à l’agence Mehr, le parlementaire Mohammad-Hassan Assafari a accusé les " opposants et ennemis " de la République islamique, qui cherchent à " perturber les capacités défensives " du pays par cette attaque.

Le journal israélien Jérusalem Post a affirmé que l’attaque sur le dépôt de munitions à Ispahan a atteint ses objectifs, contrairement aux affirmations de Téhéran. Il y aurait eu quatre explosions sur le site, contre une installation qui développe des armes avancées.

Les autorités n’ont pas donné de détails sur l’activité du site visé, localisé dans le nord de la grande ville d’Ispahan.

L’Iran possède plusieurs sites de recherche nucléaire connus dans cette région, dont une usine de conversion d’uranium.

En avril 2022, Téhéran avait annoncé avoir commencé à produire de l’uranium enrichi à 60% sur le site de Natanz, se rapprochant des 90% nécessaires à la confection d’une bombe atomique.

Avec AFP