Un objet volant non-identifié a été abattu près de la frontière canadienne par un avion de combat américain, le troisième en date depuis que le ballon espion chinois a été détruit. Face à ces accusations, la Chine a dénoncé à son tour l’envoi par les États-Unis de ballons " à plus de dix reprises " au-dessus du territoire chinois. 

La Chine a accusé lundi les États-Unis d’envoyer illégalement des ballons au-dessus de son territoire, des allégations immédiatement niées catégoriquement par Washington, dans un contexte de tensions entre les deux pays après le survol du sol américain par un engin chinois.

" Rien que depuis l’année dernière, des ballons américains ont survolé (le territoire de) la Chine à plus de dix reprises sans aucune autorisation ", a assuré un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.

Des affirmations " fausses ", ont rétorqué la Maison-Blanche et le département d’État, accusant en retour la Chine de " tenter de limiter les dégâts " liés à son propre " programme de ballons espions ".

Les relations entre Washington et Pékin se sont nettement tendues depuis le survol du territoire américain par un ballon chinois, un engin espion selon les États-Unis, qui a été abattu début février par l’US Air Force.

L’affaire de cet aérostat, présenté par Pékin comme un engin civil destiné à des relevés météorologiques, a poussé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à reporter, in extremis, une visite prévue en Chine.

Les Etats-Unis estiment que le premier objet officiellement détecté, un ballon, était contrôlé par l’armée chinoise et faisait partie d’une flotte envoyée par Pékin au-dessus de plus de 40 pays sur cinq continents, à des fins d’espionnage. (AFP)

Depuis cet incident, d’autres objets volants ont été aperçus au-dessus du Canada et des Etats-Unis, avant d’être abattus.

La nature de ces engins et leur appartenance ne sont pour l’heure pas connues.

Des médias chinois ont pour leur part rapporté dimanche qu’un objet volant non identifié avait été repéré au large de la Chine, sur sa côte Est, et que l’armée se préparait à l’abattre.

Wang Wenbin a refusé lundi de commenter l’information, arguant que cela était du ressort des " autorités compétentes ".

Un avion de combat américain a abattu dimanche un nouvel " objet " volant près de la frontière canadienne, dernier en date d’une série portée à la connaissance du public depuis le début du mois. (AFP)

Mais le porte-parole a accusé des ballons américains d’avoir violé ces derniers mois l’espace chinois, sans donner de détails sur ces incidents et invitant les journalistes à se " tourner vers la partie américaine ".

M. Wang a toutefois indiqué que ces incursions avaient été gérées par Pékin de manière " responsable et professionnelle ".

Ni le département d’État américain, ni le Pentagone n’ont répondu dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP.

La porte-parole du président américain Joe Biden avait accusé Pékin mercredi d’avoir une " flotte de ballons destinés à des opérations d’espionnage " sur les cinq continents.

Suspicions d’espionnage

Un avion de combat américain a abattu dimanche un nouvel " objet " volant près de la frontière canadienne, dernier en date d’une série portée à la connaissance du public depuis le début du mois.

Il s’agissait cette fois d’un objet " octogonal " sans nacelle visible, qui volait à environ 6.000 mètres d’altitude au-dessus de l’Etat du Michigan, selon un haut responsable de l’administration américaine.

Le Pentagone a dit ignorer pour l’heure la nature de deux autres objets repérés précédemment –un abattu vendredi au-dessus de l’Alaska, un samedi au-dessus du territoire canadien du Yukon.

Inquiets, les Américains surveillent le ciel pendant que des incursions pour l’heure inexpliquées se succèdent dans un contexte de tensions accrues avec la Chine.

Dimanche, le Pentagone a dit ignorer pour l’heure la nature des trois autres objets . (AFP)

Seule l’appartenance du premier objet, un ballon, ne fait pour l’heure aucun doute.

Pékin avait admis qu’il s’agissait d’un aérostat civil lui appartenant. Utilisé selon ses dires pour des données météorologiques, l’appareil aurait dévié de sa trajectoire.

La Chine a fustigé à maintes reprises l’usage de la force pour détruire son ballon et a refusé un appel téléphonique, après l’incident, entre le chef du Pentagone Lloyd Austin et son homologue Wei Fenghe.

Sami Erchoff, avec AFP