Après avoir championné la lutte pour l’indépendance de l’Ecosse durant huit ans, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé sa démission surprise mercredi. Fragilisée par une loi facilitant le changement de genre en Ecosse, la dirigeante a motivé son départ par son épuisement et sa volonté de repos. 

" Je suis un être humain ": à la surprise générale, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé sa démission mercredi après huit ans au pouvoir, un départ qui porte un coup aux velléités d’indépendance dans la nation britannique.

Jusqu’à récemment très populaire mais fragilisée par une loi récente facilitant le changement de genre en Ecosse, la dirigeante de 52 ans a indiqué devant la presse à Edimbourg qu’elle céderait son poste dès que le Parti national écossais (SNP) aurait désigné son successeur.

" Dans ma tête et dans mon cœur, je sais que le moment est venu, que c’est le bon moment pour moi, pour mon parti et pour le pays ", a-t-elle déclaré, visiblement émue, semblant parfois au bord des larmes.

La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé sa démission mercredi après huit ans au pouvoir, un départ qui porte un coup aux velléités d’indépendance dans la nation britannique. (AFP)

" Ce travail est un privilège, mais aussi très difficile ", a-t-elle souligné. " Je suis un être humain ", a plaidé celle qui disait encore en janvier, après la démission de la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, disposer de " plein d’énergie ".

Son départ, sans successeur évident, porte un coup à la cause indépendantiste, le combat dont elle était la figure incontestée, déterminée et appréciée du public.

Elle avait depuis, avec patience et détermination, repris le combat pour l’indépendance, revigoré par le Brexit auquel les Ecossais s’étaient majoritairement opposés. Elle se bat depuis pour l’organisation d’un nouveau vote, rejeté fermement par Londres.

Si elle a assuré ne pas avoir pris sa décision en raison des " pressions de court terme ", Nicola Sturgeon a été personnellement fragilisée par l’adoption en décembre d’une loi très controversée facilitant la transition de genre, permise dès 16 ans et sans avis médical.

Londres a indiqué vouloir s’y opposer et la mesure a été critiquée par des féministes, y compris l’autrice à succès de la saga Harry Potter J. K. Rowling, qui vit en Ecosse. Les critiques du texte estiment que des prédateurs sexuels peuvent s’en servir pour accéder à des lieux réservés aux femmes.

Nicola Sturgeon a été personnellement fragilisée par l’adoption en décembre d’une loi très controversée facilitant la transition de genre, permise dès 16 ans et sans avis médical. (AFP)

Juste après le vote, un scandale est venu donner de l’eau au moulin de ses détracteurs: une femme transgenre condamnée pour avoir violé des femmes avant sa transition avait été incarcérée dans une prison pour femmes, créant de vives réactions.

Elle a finalement été transférée vers une prison pour hommes, poussant Nicola Sturgeon à un rare revirement.

Avec AFP