Une dizaine de civils syriens ont été tués lundi dans la province de Hama par une mine posée par l’État islamique, qui contrôlait la région entre 2014 et 2017. Les autorités syriennes tentent, sans succès, de prévenir les explosions régulières qui éclatent dans ces zones habitées qui subissent encore les conséquences de l’occupation de Daech.

Dix civils qui cueillaient des truffes du désert ont été tués et 12 autres blessés lundi par l’explosion de mines antipersonnel posées par le groupe jihadiste État islamique (EI) dans le centre de la Syrie, selon l’agence de presse officielle Sana.

Les civils cherchaient des truffes dans la province de Hama " lorsqu’une mine laissée par des terroristes de Daech (acronyme arabe de l’EI, NDLR) a explosé, tuant neuf citoyens et en blessant deux autres ", a rapporté l’agence.

Une deuxième mine a explosé plus tard dans la même zone, selon Sana, causant la mort d’un civil et en blessant dix autres.

Des membres de la défense civile syrienne connus sous le nom de  " Casques blancs " , équipés de tenues de protection, recherchent des engins non explosés dans un champ dans la province d’Alep, au nord de la Syrie (AFP)

La truffe du désert, ou truffe des sables, est cueillie généralement entre février et avril et se vend à prix d’or: un kilogramme de truffes se vend à Damas entre cinq et dix dollars, selon leur qualité, dans un pays où le salaire mensuel moyen est de 18 dollars du fait de l’effondrement de l’économie.

Les truffes du désert syrien sont considérées comme les meilleures au monde.

Cet incident intervient près de dix jours après une attaque attribuée à l’EI, qui avait fait 68 morts parmi des personnes qui récoltaient des truffes dans l’est de la province de Homs, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

L’EI avait contrôlé de vastes zones en Syrie à partir de 2014, dont une partie de l’est de la province de Hama, avant d’en être délogé en 2017.

En février, 112 personnes, dont 92 civils, ont été tuées lors de la collecte de truffes, à la suite d’attaques de l’EI ou de l’explosion de mines laissées par l’organisation extrémiste.

Image d’archive d’une exécution massive perpétrée par Daech dans le théâtre antique de Palmyre 

Le groupe jihadiste a multiplié ces derniers mois les attaques meurtrières malgré la perte de ses fiefs en Syrie et les coups infligés par la coalition internationale antijihadiste dirigée par les États-Unis.

Près de 10,2 millions de Syriens vivent dans des zones où restent des engins explosifs qui ont fait environ 15.000 morts entre 2015 et 2022, d’après l’ONU.

Ces mines ont été posées sans être cartographiées par les différentes parties belligérantes, au milieu de terres agricoles et de zones habitées.

Presque quotidiennement, les autorités syriennes annoncent des explosions contrôlées pour détruire des engins explosifs, munitions et autres mines antipersonnel abandonnés sur le territoire.

Le pays est ravagé depuis 2011 par un conflit qui a coûté la vie à un demi-million de personnes et déplacé des millions d’habitants.

Avec AFP