Les syndicats français ont appelé samedi le président de la République à " consulter le peuple " sur la réforme des retraites, lors d’une septième journée d’action qui a nettement moins mobilisé que les six précédentes et à l’orée d’une semaine décisive où le gouvernement espère voir la réforme définitivement adoptée.

Le ministère de l’Intérieur a dénombré 368.000 manifestants en France, alors que la CGT a elle compté plus d’un million de manifestants.

Une nouvelle journée de manifestations, la 8e, est prévue mercredi, en parallèle de la réunion de la commission mixte paritaire, au cours de laquelle députés et sénateurs pourraient s’accorder sur un texte, avant un vote définitif dans la foulée dans les deux chambres.

Les sénateurs ont repris samedi matin l’examen de la réforme, avant le couperet de la fin des débats dimanche minuit.

Si la réforme devrait être votée au Sénat, il semble incertain que le gouvernement parvienne à trouver une majorité de députés pour approuver le texte et il pourrait recourir une nouvelle fois à l’article 49.3 (adoption sans vote), ce qui le placerait dans une situation politique périlleuse.

L’utilisation de cette arme constitutionnelle pourrait redonner de la vigueur à la mobilisation de la rue, et aux grèves reconductibles toujours en cours dans plusieurs secteurs clé: raffineries, énergie, ramassage des déchets, transport ferroviaire et aérien.

Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié samedi, 63% des Français approuvent la mobilisation contre la réforme, mais 78% (+14 points depuis le 3 mars) pensent pourtant qu’elle sera votée et appliquée.

Maureen Décor, avec AFP