Xiomara Castro, présidente du Honduras, a annoncé mardi 14 mars l’établissement de relations " officielles avec la République Populaire de Chine ". Une décision qui compromet les liens solides entretenus entre le Honduras et Taïwan. Le ministre hondurien des Affaires étrangères, Eduardo Reina, a justifié ce rapprochement en invoquant les " besoins énormes " de son pays, le Honduras étant l’un des pays les plus défavorisés d’Amérique latine, dont 74% de ses dix millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Des besoins auxquels Taïwan ne peut pas suffisamment répondre.

Dans un communiqué, le ministère taïwanais des Affaires étrangères a estimé que les déclarations de M. Reina " ne reflètent pas entièrement la communication entre les deux parties " et que Taipei " ne fera jamais concurrence à la Chine pour la diplomatie du cash ". Le ministre a aussi tenu à prévenir le Honduras: " Nous rappelons au Honduras de ne pas boire du poison pour étancher sa soif et de ne pas tomber dans le piège de la dette chinoise, car le pays est déjà en proie à des problèmes d’endettement ".

Le rapprochement sino-hondurien signe-t-il la fin des relations entre Taïwan et le Honduras ? Au nom du principe d’une seule Chine, le pouvoir communiste à Pékin, qui revendique la souveraineté sur Taïwan, n’accepte pas des relations diplomatiques à la fois avec lui et Taipei. Toute reconnaissance par un pays de la Chine populaire entraîne de facto la rupture entre celui-ci et Taïwan. En Amérique centrale, le Costa Rica (en 2007), le Panama (en 2017), le Salvador (en 2018) et le Nicaragua (en 2021) ont rompu leurs relations avec Taïwan en faveur de Pékin.