Les États-Unis ont dénoncé les " provocations " israéliennes, après un vote à la Knesset en faveur des colons, ainsi qu’en réaction aux propos anti-palestiniens du ministre des Finances Bezalel Smotrich.
Les États-Unis ont haussé le ton mardi vis-à-vis d’Israël, se disant " extrêmement préoccupés " par un vote au Parlement israélien jugé " provocateur " et dénonçant des propos d’un ministre israélien niant l’existence du peuple palestinien.
Mardi, le mouvement des colons a remporté une victoire au Parlement israélien avec l’annulation d’une disposition législative interdisant aux Israéliens de se rendre dans une zone du nord de la Cisjordanie dont les habitants juifs avaient été évacués en 2005.
En 2005, Israël s’était retiré unilatéralement de la bande de Gaza, évacuant les colonies juives dans ce territoire palestinien ainsi que quatre colonies du nord de la Cisjordanie, dans les environs de Naplouse.
La loi votée pour permettre ce désengagement interdisait depuis lors aux Israéliens de se rendre dans ces zones, mais un amendement adopté définitivement lors d’un vote au Parlement les autorise désormais à revenir dans la partie évacuée du nord de la Cisjordanie.
" Les modifications législatives annoncées aujourd’hui sont particulièrement provocantes et contre-productives à nos efforts pour restaurer un peu de calme alors que nous entrons dans les périodes du ramadan et des célébrations de Pâques ", a déclaré à la presse le porte-parole adjoint du département d’État, Vedant Patel. Il a appelé Israël " à ne pas autoriser le retour de colons " dans la zone, tout en se refusant à évoquer de possibles représailles contre le gouvernement israélien.
Il a, par ailleurs, jugé " offensants " et " dangereux " les propos du ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, qui a nié dimanche à Paris l’existence des Palestiniens en tant qu’individus comme en tant que peuple.
" Nous estimons que ces propos ne sont pas seulement inexacts, mais également inquiétants et dangereux ", a déclaré Vedant Patel, en soulignant cependant que le ministre n’était pas " le seul individu au sein du gouvernement israélien ".
La France a également dénoncé mardi les propos " irresponsables " du ministre israélien. " Nous appelons les personnes qui ont été appelées à de hautes fonctions au sein du gouvernement israélien à faire preuve de la dignité requise, à respecter celle des autres et à s’abstenir de toute action ou déclaration contribuant à l’escalade des tensions ", a commenté le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
" Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien ", a déclaré dimanche soir le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich lors d’une visite privée à Paris, des propos diffusés en direct sur Facebook et largement partagés ensuite sur les réseaux sociaux. M. Smotrich a fait ces déclarations le jour même de pourparlers en Égypte qui ont été organisés pour tenter d’atténuer les tensions à l’approche du ramadan, alors que le conflit israélo-palestinien est aspiré dans une nouvelle spirale de violence ayant fait déjà plus de cent morts depuis le début de l’année.
Marie de La Roche Saint-André, avec AFP
