L’humanité " vampirique " épuise " goutte après goutte " les ressources en eau de la planète, a alerté l’ONU au début d’une conférence pour tenter de répondre aux besoins de milliards de personnes, en danger face à une crise mondiale de l’eau " imminente ".

" Une surconsommation et un surdéveloppement vampiriques, une exploitation non durable des ressources en eau, la pollution et le réchauffement climatique incontrôlé sont en train d’épuiser, goutte après goutte, cette source de vie de l’humanité ", s’alarme le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans l’avant-propos d’un rapport publié lors de la conférence des Nations unies sur l’eau, inédite depuis près d’un demi-siècle.

Pas assez d’eau par endroits, trop à d’autres où les inondations se multiplient, ou de l’eau contaminée: si les situations dramatiques sont légion dans de nombreux endroits de la planète, le rapport de l’ONU-Eau et de l’Unesco souligne le " risque imminent d’une crise mondiale de l’eau ".

Pour tenter d’inverser la tendance et espérer garantir d’ici 2030 l’accès pour tous à de l’eau potable ou à des toilettes, objectifs fixés en 2015, quelque 6.500 participants, dont une centaine de ministres et une douzaine de chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent jusqu’à vendredi à New York, appelés à venir avec des engagements concrets.

Aucune conférence de cette ampleur n’avait été organisée depuis 1977 sur cette question vitale, mais trop longtemps ignorée. Mais déjà, certains observateurs s’inquiètent de la portée de ces engagements et de la disponibilité des financements nécessaires pour les mettre en oeuvre.

Ainsi, environ 10% de la population mondiale vit dans un pays où le stress hydrique atteint un niveau élevé ou critique. Et selon le rapport des experts climat de l’ONU (Giec) publié lundi, " environ la moitié de la population mondiale " subit de " graves " pénuries d’eau pendant au moins une partie de l’année.

Le problème n’est pas seulement le manque d’eau, mais la contamination de celle qui peut être disponible, en raison de l’absence ou de carences des systèmes d’assainissement.

Au moins deux milliards de personnes boivent de l’eau contaminée par des excréments, les exposant au choléra, la dysenterie, la typhoïde et à la polio. Sans oublier les pollutions par les produits pharmaceutiques, chimiques, pesticides, microplastiques ou nanomatériaux.

Roger Barake, avec AFP