Pour les victimes du séisme, qui a fait 6,000 victimes et touché 12,9 millions de personnes, le ramadan s’annonce difficile. De nombreux Syriens, réfugiés sous des tentes, souffrent de la faim et de l’insécurité. 

Sous la tente où elle vit depuis le séisme meurtrier dans le nord de la Syrie, Oum Esmat a le cœur lourd: pour cette mère de famille, le mois de jeûne du ramadan, qui commence jeudi, aura un goût amer.

" Le mois de ramadan cette année est différent des années précédentes ", déclare Oum Esmat à l’AFP, après avoir fait ses courses avec sa fille dans une échoppe de la localité d’Al-Sheikh Hadid.

" Il va être difficile. Notre moral est à zéro et nous vivons sous la tente ", ajoute-t-elle en alignant les maigres provisions qui serviront à préparer le repas de rupture du jeûne: du riz, du blé concassé, de l’huile et des dattes.

De sa maison voisine, elle a pu sauver quelques ustensiles de cuisine qui n’ont pas été détruits par le séisme.

Oum Esmat a planté sa tente au milieu des oliviers près de sa maison, dont plusieurs murs se sont fissurés ou se sont effondrés lors du tremblement de terre dévastateur qui a frappé la Syrie et la Turquie voisine le 6 février.

Dans sa tente, il n’y a que des matelas et un réchaud.

Le séisme a tué environ 6.000 personnes en Syrie, et dévasté cinq régions du pays, surtout celles frontalières de la Turquie, aggravant les conditions de vie d’une population déjà éprouvée par 12 années de guerre.

Cette année, le mois de ramadan coïncide avec un niveau d’insécurité alimentaire sans précédent depuis le début du conflit en Syrie en 2011 avec 12,9 millions de personnes touchées.

Et mi-mars, le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en garde contre un arrêt de l’aide à 3,8 millions de personnes sur un total de huit millions d’ici juillet, si cet organisme d’aide de l’ONU n’obtient pas de financement supplémentaire.

Sami Erchoff avec AFP